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- Lutte ouvrière n°2639
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Hôpital de Bicêtre – Val-de-Marne : les infirmières font bloc
Mercredi 20 février, les infirmières du bloc opératoire commun présentes ce matin-là ont refusé, à une vingtaine, de se mettre au travail et n’ont pas bougé de la salle de repos pendant près de trois heures, malgré les injonctions du directeur de l’hôpital venu sur place. C’était la deuxième fois en une semaine qu’elles faisaient bloc en refusant de travailler. Cela s’inscrit dans un bras de fer lié au manque d’effectifs.
Alors qu’il manque une dizaine de postes, d’après la direction elle-même, et que l’effectif est réduit à une quarantaine, deux infirmiers partis en formation n’ont pas été ensuite réaffectés au bloc de Bicêtre, contrairement à leur souhait, ainsi que deux autres collègues. Les infirmières ont donc réclamé ces quatre collègues dont elles ont bien besoin.
Par ailleurs, la direction a rendu les heures supplémentaires permanentes pour les infirmières, avec un tableau à remplir au volontariat. Lasses de réclamer en vain des embauches et sachant que de toute façon la surcharge de travail pèsera sur elles, la plupart se disent : « Autant être payées » et acceptent de s’inscrire. Mais le paiement de ces heures supplémentaires ne vient pas et les infirmières ont beau réclamer leur dû, le retard se prolonge depuis novembre.
Face au mécontentement des infirmières, la direction a, dans un premier temps, fait la sourde oreille comme d’habitude, puis elle a cru pouvoir jouer de son autorité. Mais cela n’a pas marché.
Pendant le premier débrayage, les cadres se tenaient aux côtés de la direction. Mais lors du deuxième, six jours plus tard, sous la pression de l’équipe, ils sont restés aux côtés des infirmières en colère. Plusieurs infirmières ont pris la parole pour montrer à la direction qu’elles ne se laissaient pas impressionner et qu’elles étaient déterminées. Jeudi 21 février, la quasi-totalité des infirmières inscrites sur le tableau d’heures supplémentaires s’en sont retirées.
Le lendemain, la direction annonçait que les deux collègues partis en formation revenaient au bloc de Bicêtre. C’était bien la moindre des choses mais il avait fallu frapper fort pour l’obtenir.
Quant au reste, rien de nouveau. Aucune embauche en perspective, même pas en intérim, faute d’argent, selon la direction. Néanmoins, les infirmières mobilisées ont la satisfaction et la fierté d’avoir agi ensemble. Même si elles mesurent la difficulté de faire bouger les choses, elles se sentent plus soudées qu’avant.