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Dans les entreprises
Caisses d’allocations familiales : situation désastreuse
Dans de nombreuses CAF (Caisses d’allocations familiales), les employés sont submergés par la quantité de travail supplémentaire occasionné par la hausse de la prime d’activité annoncée par Macron en décembre 2018. Ce déluge de dossiers est loin d’être compensé par du renfort de personnel.
Trois millions et demi de foyers ont perçu la prime d’activité le 5 février, date du premier versement de cette prime depuis la refonte de son mode de calcul, soit 700 000 de plus qu’en décembre. Les employés travaillent d’arrache-pied dans toutes les CAF et beaucoup font des heures supplémentaires le samedi matin.
Dans les accueils, les allocataires font la queue pour s’informer de leurs droits ; les espaces numériques sont surchargés. Les demandes de prime d’activité sont traitées en priorité, laissant à plus tard les dossiers des autres prestations. À Bordeaux, le stock retard de toutes les prestations s’élève à dix jours (temps nécessaire pour traiter ces dossiers, avec tout le personnel, les guichets et le téléphone fermés), en Seine-Saint-Denis, c’est plutôt onze semaines. À Saint-Denis, la surcharge est telle que la caisse n’accepte même plus de recevoir des mails. À la CAF d’Ille-et-Vilaine, 13 000 dossiers supplémentaires sont à étudier. À Nancy, il y a huit jours de retard, comme à Paris.
Pour faire face à cet afflux, la Caisse nationale indique avoir mis 400 CDD à la disposition des CAF. Cela ne fait pas le compte. Quant à leur formation, elle est plutôt de quelques heures sur un coin de table, ce qui est loin d’être efficace. Les familles s’indignent du temps d’attente, et parfois sont déçues, pensant avoir droit à la prime d’activité, ignorant qu’il est tenu compte de l’ensemble des revenus du foyer.
Quant aux employés des CAF, ils croulent sous le travail mais ne bénéficiaient pas au départ de la prime Macron. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a finalement annoncé avoir débloqué une enveloppe de dix millions pour l’ensemble des employés des organismes de Sécurité sociale. Cela fait une prime de 66 euros brut par personne. Dernièrement, elle a fait une nouvelle offre, 200 euros net pour le quart des employés, ceux aux revenus les plus modestes. Mais c’est tous les mois qu’il les faudrait.
Les jours de grève proposés par les syndicats ont été bien suivis, surtout à Bordeaux, et des débrayages ont eu lieu à la CAF de Rennes récemment.