PSA – Poissy : solidarité avec les militants CGT28/06/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/06/p13_soutien_PSA_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C2048%2C1344_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Poissy : solidarité avec les militants CGT

Pour imposer l’aggravation de l’exploitation, la direction de PSA multiplie les attaques contre les militants CGT, en particulier à l’usine de Poissy.

Illustration - solidarité avec les militants CGT

Durant les six mois qui ont précédé les élections professionnelles, la direction a fait pleuvoir les coups. D’abord, un jeune militant a été licencié, puis 14 autres ont été sanctionnés pour un total de 61 jours de mise à pied, et un travailleur a subi une mutation disciplinaire. En même temps, la direction a demandé le licenciement de cinq militants, ce que l’inspection du travail a refusé. Et enfin des plaintes ont été déposées au commissariat de police contre des militants.

Le secrétaire du syndicat CGT de l’usine a été pour sa part injustement accusé de violence sur un cadre, lors d’une action syndicale où les militants voulaient faire respecter des mesures de sécurité le long de la chaîne de montage. Accusation classique d’une direction prise en défaut pour manquements à la sécurité au travail.

Le 23 juin, suite à cette plainte, le secrétaire du syndicat comparaissait au tribunal correctionnel. Mais il n’était pas seul devant le palais de justice de Versailles. Près de 300 personnes, dont plus d’une centaine de travailleurs de l’usine, l’accompagnaient, ainsi que des délégations de toutes les usines du groupe PSA, de Renault Flins et Renault Cléon. Ceux qui ont assisté à l’audience sont sortis écœurés des propos insultants et mensongers de l’avocat de la direction et du procureur. À travers ce procès contre le secrétaire de la CGT, la volonté de faire baisser la tête à l’ensemble des travailleurs qui résistent était évidente et les travailleurs participants à ce rassemblement sont repartis déterminés à continuer à tenir tête.

Par ailleurs, les travailleurs ont montré leur solidarité aussi dans l’usine. D’abord, malgré le climat instauré durant la campagne électorale, ils ont voté pour la CGT, faisant passer le syndicat en tête chez les ouvriers. Puis, plus de 1 100 travailleurs ont tenu à donner à une collecte de solidarité organisée dans toute l’usine pour payer l’intégralité des 61 jours de mise à pied dont les militants CGT ont écopé. La tentative de PSA de salir et d’isoler la CGT est un échec.

Mais la direction poursuit ses attaques. Elle s’acharne sur un autre délégué, en menaçant de contester auprès du ministère la décision de l’inspection du travail de refuser la demande de licenciement. Dans le même temps, neuf autres militants ont été aussi convoqués au commissariat le 27 juin pour une plainte d’un autre représentant de la direction, sous la fausse accusation de séquestration. Le motif est savoureux. Ce cadre se plaint d’avoir subi un « débordement émotionnel » suite à une action de la CGT. Ces militants ont été placés pendant huit heures en garde à vue et ils ont appris qu’ils passaient en correctionnelle le 16 novembre prochain.

Toute cette politique de sanctions vise à essayer de faire baisser la tête aux travailleurs, à leur faire accepter de lourdes attaques. En effet, en quelques années PSA a supprimé plus de 20 000 emplois en CDI et imposé deux plans de compétitivité. Pour les actionnaires, cette politique a été largement profitable puisque les bénéfices ont explosé : 2,15 milliards en 2016. Pour les travailleurs en revanche, entre les salaires bloqués, les heures supplémentaires gratuites et les samedis obligatoires qui pleuvent, les cadences insoutenables et l’épuisement au travail, la situation s’aggrave. Récemment, des réactions sous forme de débrayages ont eu lieu dans différentes usines. En s’en prenant aux militants ouvriers, la direction espère empêcher une réaction plus collective et plus massive des salariés.

Loin de réussir, elle montre sa crainte des réactions ouvrières. Ses attaques confirment les militants et les travailleurs conscients dans leur volonté et leur conviction de la nécessité d’une mobilisation générale contre les patrons qui se goinfrent et veulent piétiner les droits ouvriers.

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