Le PCF et le vote Macron : jusqu’à la lie26/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2543.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Politique

Le PCF et le vote Macron : jusqu’à la lie

Alors même que, au soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon repoussait l’échéance, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, s’est précipité pour appeler à voter Macron au second tour. Le prétexte était tout trouvé : faire barrage à Le Pen. L’excuse est toujours la même : il n’y aurait plus que ce moyen...

Seulement, parmi les militants du PCF, le souvenir est encore frais de la politique de Macron au gouvernement, du mouvement contre la loi El Khomri, des multiples coups portés aux travailleurs. La honte d’avoir appelé à voter Bertrand ou Estrosi aux élections régionales est toujours vivace. Et même le sentiment d’avoir été trompés et d’avoir trompé les travailleurs en les appelant à voter Chirac en 2002 ressort. Ces agenouillements successifs devant des politiciens bourgeois n’ont évidemment servi à rien. Loin d’empêcher la montée des idées réactionnaires, ils ont conforté ceux qui croient que le FN est en dehors du système puisque tous les autres fricotent ensemble contre lui.

Pour faire passer l’amère pilule auprès de ses militants, la direction du PCF en rajoute sur la poussée de Mélenchon. L’Humanité va même jusqu’à la comparer au résultat de Duclos, dirigeant historique du PCF, candidat à l’élection présidentielle de 1969 où il recueillit plus de 21 % des suffrages. Ce résultat disait l’influence du PCF d’alors.

Le recul continu du PCF depuis lors a été certes mesuré par son recul électoral. Mais ce dernier n’était que le reflet de son recul militant, de la perte progressive de son influence dans la classe ouvrière. C’est sur ce recul que les idées réactionnaires ont pu se développer parmi les travailleurs et, parmi elles, l’influence du FN. Les militants du PCF le savent parfaitement et le ressentent douloureusement. Le PCF d’aujourd’hui n’est plus que l’ombre de ce qu’il était en 1969. Se mettre à la remorque des politiciens socialistes a eu un effet, des postes de ministres, et un prix, la démoralisation et l’immense gâchis militant et humain qu’elle a entraîné.

Alors, le bluff de la direction du PCF ne trompe personne, et surtout pas ses militants ouvriers. Après avoir mis ses forces à la disposition d’un Mélenchon, le PCF se retrouve à chercher son sauveur suprême encore plus à droite et à faire voter Macron.

S’agit-il d’un simple réflexe électoraliste, ou cela cache-t-il de subtils calculs en vue des prochaines élections législatives ? Nul ne le sait, et peut-être même pas la direction du PCF elle-même, perdue qu’elle est dans sa recherche de la martingale électorale qui lui permettra de sauver quelques postes de députés et d’élus.

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