Crédit d’impôt recherche : une vache à lait pour capitalistes04/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2527.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crédit d’impôt recherche : une vache à lait pour capitalistes

Le Crédit d’impôt recherche (CIR), créé par la gauche en 1983, est un bon exemple de subvention publique à des capitalistes privés, en toute opacité. Revalorisé sous Sarkozy, le CIR atteint aujourd’hui 6 milliards d’euros par an. En 2012, Hollande avait promis de le réformer : eh bien, rien n’a changé.

Quelles sont les entreprises qui bénéficient du CIR, et pour quel montant ? C’est secret. Un rapport a bien été rédigé en 2015, mais sa publication a été empêchée par les sénateurs de droite et du PS. En réalité, 80 % du CIR va aux grandes firmes multinationales. L’industrie pharmaceutique, par exemple, s’est octroyé deux milliards de CIR entre 2008 et 2012 tout en détruisant 2 400 emplois de recherche et développement. Ces firmes fraudent massivement pour toucher le CIR, par exemple en déclarant au fisc des salariés comme chercheurs alors qu’ils ne le sont pas.

Sanofi, qui a touché près de 130 millions par an tout en supprimant 4 700 emplois, dont 2 000 salariés de ses laboratoires, a versé 30 milliards d’euros à ses actionnaires entre 2008 et 2016, et a délocalisé sa trésorerie en Belgique, pour payer moins d’impôts.

Un autre exemple est celui de Renault, qui touche 140 millions d’euros de CIR par an et qui, pour ne pas dépasser le plafond légal, avait créé des filiales fantômes, tout en réduisant ses investissements et ses effectifs en recherche et développement. 140 millions d’euros, c’est ce qui est nécessaire pour faire fonctionner une université de 20 000 étudiants.

Avec 3 % du CIR, soit 180 millions d’euros, l’État pourrait créer 3 000 emplois publics. L’ensemble du CIR, 6 milliards d’euros, c’est plus de deux fois ce que l’État alloue annuellement à tout le CNRS. Alors, l’argent public doit aller aux services publics !

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