Technicentre SNCF d’Oullins : 200 cheminots portent plainte04/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2527.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Technicentre SNCF d’Oullins : 200 cheminots portent plainte

Les médias locaux ont rendu public le bilan actuel de l’amiante au Technicentre SNCF d’Oullins, dans le Rhône : sur 33 pathologies liées à l’exposition à ce poison, onze cheminots en sont morts.

L’amiante est présent partout dans les ateliers. On en trouve sous forme de poussières déposées sur les charpentes métalliques des ateliers, où ont été usinés, nettoyés, des moteurs, des freins et autres pièces de locomotives. Et cela depuis des dizaines d’années. On en trouve aussi dans des plaques d’Eternit, sur certains toits, dans des plafonds, etc. Il ne se passe guère de mois sans qu’un droit d’alerte ne soit déposé ou sans que des travailleurs ne soient amenés à utiliser leur droit de retrait. Des entreprises extérieures spécialisées dans le désamiantage sont d’ailleurs présentes en permanence dans l’établissement.

La CGT cheminot veut faire reconnaître le Technicentre comme site amianté. Dans ce but, 200 plaintes devraient être déposées par des cheminots actifs et retraités, tous de plus en plus inquiets pour leur santé.

Interrogé par les journalistes du Progrès, le directeur d’établissement reconnaît certes que l’amiante est un problème. Il en profite pour laisser entendre que le coût du désamiantage serait une des raisons du déplacement à Vénissieux du Technicentre, fin 2018. Ce n’est évidemment pas la seule raison. La principale est vraisemblablement que les 18 hectares de terrain que la SNCF possède à Oullins font l’objet de bien des convoitises, en particulier de la part des des promoteurs, vu sa proximité avec le quartier Confluence, le nouveau quartier à la mode de Lyon.

Et puis la SNCF supprime partout des emplois : à Oullins, alors que 900 cheminots travaillaient encore dans les années 2000, il n’en reste plus que 650 environ, 400 à 500 seulement étant envisagés pour le site de Vénissieux.

Mais, si l’amiante peut être pris comme prétexte par la direction SNCF pour fermer son site à Oullins, elle n’en cherche pas moins à utiliser tous les moyens pour éviter qu’il ne soit reconnu comme site amianté. Car cette reconnaissance pourrait lui coûter un nombre d’indemnisations de plus en plus important à verser aux victimes actuelles et futures. Des milliers de cheminots y ont travaillé, et ce n’est guère que depuis 1997 que la SNCF a commencé à y prêter attention.

Alors, comme tout patron, elle cherche à gagner du temps en comptant cyniquement sur la disparition « naturelle » des victimes de sa politique.

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