Air France : la direction contre les hôtesses et stewards04/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2527.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : la direction contre les hôtesses et stewards

À peine la direction d’Air France a-t-elle dû remballer son projet de filialiser ses activités de maintenance, du fait de la mobilisation quasi immédiate des ouvriers et techniciens de ce secteur, qu’elle repart à l’attaque. Cette fois, c’est au personnel navigant commercial (PNC – les hôtesses et stewards) qu’elle s’en prend.

La direction de la compagnie use là d’une tactique bien rodée : elle s’en prend séparément à telle ou telle catégorie professionnelle, en espérant que le reste du personnel se croira épargné. Si certaines directions syndicales se prêtent à ce jeu patronal du diviser pour régner, l’expérience a appris aux quelque 50 000 salariés d’Air France, ces derniers temps, que personne ne pouvait rester à l’abri. Répétés au fil des ans par la direction, ses plans d’exploitation accrue – avec gel des salaires, suppressions d’emplois, intensification de la charge de travail –, c’est tout le personnel qui en a fait les frais.

Maintenant, elle veut arracher un nouvel accord d’entreprise des PNC qui aboutisse, sur cinq ans, à un gain de productivité de 7,5 %. Et, en fait, de 25 %, voire 30 %, selon ce qu’ont chiffré des syndicats. Pour la direction, c’est une habitude : entre 2012 et 2015, avec son plan de restructuration Transform, elle avait déjà imposé un effort de productivité de 20 % au personnel de cabine.

Travailler plus pour un même salaire, avec des effectifs qui diminuent encore, et des rotations en vol plus nombreuses, donc plus pénibles, avec le raccourcissement des temps de repos entre les vols… c’est un classique de la direction contre les PNC. Elle a même tellement réduit les effectifs de cabine que, fin 2016, elle a dû constater que le personnel n’arrivait plus à faire face. Mais cela a été pour annoncer qu’elle allait procéder à des centaines de recrutements en CDD, avec des conditions de travail et de salaire revues à la baisse !

Pendant que la direction joue du pipeau au personnel avec son dernier plan dit Trust together (« Se faire mutuellement confiance »), elle fourbit ses armes. Et c’est une déclaration de guerre qu’elle lance aux PNC, après être tombée sur un os avec le personnel de la maintenance.

La seule réponse à lui opposer est celle que lui avaient faite les hôtesses et stewards, en bloquant le trafic par leur grève massive, l’été dernier. Des PNC aux ouvriers de la maintenance, des agents des escales aux pilotes, tous les salariés de la compagnie sont dans le collimateur du patron. Et cela ne se passe pas sans réactions. Ainsi au Passage, à l’aéroport d’Orly-Ouest, le personnel d’Air France a manifesté et débrayé contre des conditions de travail devenues épouvantables, ainsi que contre des baisses de salaire, les 22, 23 et 24 décembre. Et il a remis ça le 30 décembre.

Alors, c’est tous ensemble, toutes catégories confondues, que les salariés d’Air France doivent rendre les coups. Par leur nombre, leur détermination, ils ont les moyens d’obliger leur direction à remballer ses attaques.

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