ArcelorMittal – Dunkerque : la vie des ouvriers après les profits02/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2518.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal – Dunkerque : la vie des ouvriers après les profits

Les pompiers de l’usine ArcelorMittal de Dunkerque sont en colère à la suite de la décision de la direction de supprimer cinq postes de pompiers sur le site, soit un poste par équipe. Pourtant l’usine est dangereuse, elle est classée Seveso haut, ce qui nécessite selon la loi un service de pompiers sur place, afin de pouvoir intervenir en urgence en cas d’accident ou d’incendie.

Cette décision est d’autant plus scandaleuse que récemment il y a eu deux graves accidents, sur les deux sites de Dunkerque : à Grande-Synthe, un ouvrier intérimaire a eu deux doigts écrasés lors d’une opération de maintenance ; à Mardyck, un ouvrier a été très gravement blessé, écrasé entre deux charges en intervenant sur un vérin défectueux. ArcelorMittal ayant supprimé le service de pompiers du site de Mardyck, il a fallu attendre l’intervention des pompiers du site de Grande-Synthe, situé à cinq kilomètres.

L’an passé, en sept mois, trois ouvriers sont morts sur le site de Grande-Synthe. Depuis, il y a eu de nombreux accidents : ainsi, des wagons transportant des brames d’acier se sont décrochés d’une locomotive et sont venus percuter un mur ; il y a eu une explosion au moment de l’allumage d’un haut-fourneau.

Le recours à l’intérim, à la sous-traitance, comme le pratique ArcelorMittal, est d’autant plus criminel que les travailleurs doivent être opérationnels immédiatement, sans même connaître le site.

Sur les trois ouvriers décédés l’an passé, deux étaient intérimaires ; celui qui s’est fait écraser les doigts la semaine dernière n’était là que depuis deux jours.

Suite aux accidents mortels de l’an passé, la direction a programmé une formation de prévention aux risques appelée Take Care, à grand renfort de communication. Mais cette opération, qui ne concerne même pas les intérimaires et les sous-traitants, n’est finalement qu’une manière de se dédouaner des accidents à répétition. Dans la réalité, les travailleurs sont soumis à une pression constante pour assurer en toute situation les quotas de production, au mépris de la sécurité.

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