La Poste : une trêve dérisoire02/11/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/11/p14_La_Poste_Lyon_22_10_15_C_LO.JPG.420x236_q85_box-86%2C0%2C714%2C353_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : une trêve dérisoire

La direction de La Poste a annoncé qu’elle suspendait jusqu’au 14 décembre ses réorganisations dans les services de distribution du courrier. Cette date est celle prévue pour la clôture de négociations engagées avec les syndicats sur les conditions de travail, dans un contexte où plusieurs suicides ont attiré l’attention du public sur les conséquences dramatiques que pouvaient avoir les méthodes de La Poste.

Illustration - une trêve dérisoire

Le mot de réorganisation est une formule hypocrite employée par La Poste pour qualifier les suppressions d’emplois. Tous les deux ans, les facteurs voient les effectifs de leur bureau diminuer. Les facteurs en CDI ou sous statut de fonctionnaires ne sont pas licenciés, mais ceux qui n’ont que des contrats précaires sont renvoyés à Pôle emploi, et les départs en retraite ou en mutation ne sont pas comblés. Année après année, chaque facteur voit ainsi augmenter le secteur qu’il doit couvrir.

Ces conditions de travail de plus en plus pénibles vont de pair avec une pression accrue de l’encadrement. En septembre dernier, la presse avait ainsi rapporté comment la direction avait empêché pendant plusieurs heures une factrice de Villeneuve-d’Ascq de quitter le travail pour se rendre à l’hôpital, alors qu’elle était frappée d’un AVC. Pour parvenir à ses fins, La Poste a aussi pris l’habitude de bafouer les droits syndicaux, incitant ses directions locales à contester en justice les expertises votées par les comités d’hygiène et de sécurité (CHSCT) à l’occasion des réorganisations et saisissant tous les prétextes pour sanctionner les militants voulant informer leurs camarades de travail.

Ces méthodes lui ont jusqu’à maintenant permis de supprimer des milliers d’emplois chaque année, dans tous les services, et d’augmenter ainsi ses profits. Il serait donc bien illusoire de lui faire confiance pour arrêter les réorganisations. Dans plusieurs départements, les directions prétendent d’ailleurs continuer à tenir comme si de rien n’était les réunions préparant d’autres réorganisations.

Seule la mobilisation des postiers pourra faire en sorte que les annonces de la direction ne se traduisent pas simplement par une trêve dérisoire de quelques semaines. Il faut imposer non seulement l’arrêt des suppressions d’emplois, mais aussi des embauches massives pour combler les trous creusés ces dernières années et permettre des conditions de travail correctes.

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