À partir du 1^er novembre, le prix du gaz vendu par Engie (ex-Gaz de France) augmente de 1,59 % en moyenne, et même un peu plus avec les taxes. Cela concerne 7 millions de consommateurs, sur les 10,6 que compte le pays, avec des fournisseurs divers.

Engie et la Commission de régulation de l’énergie, qui autorise cette augmentation, mettent en avant la baisse précédente du gaz depuis début 2013, d’environ 10 %, mais passent sous silence l’augmentation précédente des tarifs, d’environ 80 % de 2005 à 2013.

Engie a réalisé en 2014 un bénéfice de 2,6 milliards d’euros, ce qui montre que les affaires ne vont pas mal. Mais en 2015 on est passé à une perte de 4,6 milliards. C’est que cette société, qui ne fait pas que vendre du gaz, a décidé de liquider certaines activités en exploration-production, en commercialisation de gaz naturel liquéfié, etc., afin de se réorienter vers des activités peu émettrices de CO2. Cela a entraîné une dépréciation d’actifs de 8,4 milliards d’euros, entraînant au bilan global une perte qui n’est que comptable.

Il n’y a donc pas péril en la demeure : le PDG Mestrallet prévoit d’ailleurs que « dès 2016, Engie entend renouer avec un bénéfice compris entre 2,4 et 2,7 milliards d’euros » et prédit un confortable dividende pour les actionnaires.

Le supplément que les clients d’Engie vont devoir payer pour le gaz va donc servir à gonfler les bénéfices. Il est vrai que le prix du pétrole, sur lequel le gaz est en partie indexé, ce qui sert de justificatif, remonte un peu. Mais le prix des profits d’Engie pèse bien davantage.