Ariège : manifestations contre les attaques patronales17/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2481.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ariège : manifestations contre les attaques patronales

Le taux de chômage en Ariège est de 13 %, mais la situation risque de se dégrader encore. Depuis le début de l’année, les annonces de suppressions d’emplois se succèdent, y compris dans des entreprises allant très bien.

À Lavelanet, le patron de Johnson Controls veut supprimer 50 emplois sur 300. Cet équipementier automobile annonce localement 12 millions de bénéfices en 2014 pour 50 millions de chiffre d’affaires, taux de retour sur investissement de 17 % ! Le groupe vient de racheter Tyco, spécialiste de la protection incendie et sécurité industrielle, mais qui a l’avantage d’avoir son siège en Irlande. Johnson Controls sera imposé sur les bénéfices, non plus à 35 % aux USA, mais à 12,5 % en Irlande.

À Saint-Girons, 50 emplois seraient supprimés à la papeterie de La Moulasse, sur un effectif de 265. Cette usine appartient au groupe Schweitzer de Mauduit, spécialiste du papier à cigarettes, qui fait chaque année des dizaines de millions de dollars de profits. Les travailleurs craignent qu’en 2017 on aille vers la fermeture pure et simple de l’usine. Car le plan du patron est vicieux. Ne dit-on pas : « Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage » ? Ainsi, pour 29 ouvriers, les suppressions de postes seraient des départs négociés, entièrement financés par l’usine de La Moulasse. De plus le patron veut arrêter une des deux machines, ce qui fait qu’à terme il sera impossible de faire la production. Pour ces deux raisons, une usine qui dégage des bénéfices serait dans le rouge et… bonne à fermer !

À la Ceras, usine de transport, le patron veut fermer le site de Saint-Girons. Il a essayé de mettre l’usine en liquidation, mais il lui a fallu respecter les procédures et elle est en redressement. Depuis, les travailleurs sont convaincus qu’il prend des marchés qui ne lui rapportent rien pour pouvoir justifier la mise à la porte des 50 employés.

À l’hôpital de Saint-Girons, le CHAC, le déficit prévisionnel est de 8 millions d’euros. La direction prévoit de supprimer trois postes occupés par des titulaires mais elle a déjà mis à la porte seize contractuels, et douze devraient l’être prochainement. Cela fait 28 licenciements. Par ailleurs, en 2015, il y a eu 30 000 heures supplémentaires, ce qui équivaut à 20 postes. Une partie du travail à la blanchisserie devrait passer au privé. Malgré ces mesures, le contrat de retour à l’équilibre prévu par la direction a été jugé… insuffisant par l’Agence régionale de santé (ARS). Il faut, dit-elle, réduire encore plus la masse salariale.

Face à ce désastre, la CGT a organisé une assemblée générale à la suite de la manifestation du 26 janvier. Les 110 personnes présentes ont voté la transformation de la journée du 4 février de soutien aux travailleurs de Goodyear en une journée pour l’emploi avec deux rassemblements : l’un à Saint-Girons et l’un à Lavelanet. Il y a eu des assemblées générales à La Moulasse et au CHAC, des diffusions de tracts à la population, à Pôle emploi et sur des carrefours. Ces rassemblements ont réuni près de 200 personnes.

Une manifestation départementale est prévue le 20 février à Pamiers, avec des cars au départ de Saint-Girons. Là encore, des tracts sont distribués dans les entreprises mais aussi à la population, à Pôle emploi, aux carrefours. Ce sera une occasion pour les travailleurs d’exprimer leur protestation contre les patrons qui s’attaquent impunément aux emplois pour accroître leurs bénéfices.

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