n°2762 du 09/07/2021

L’éditorial

Pour imposer nos intérêts vitaux, : il faudra affronter le grand patronat

« Tous les indicateurs sont au vert », « un rebond spectaculaire », « une croissance plus forte que prévue » : l’optimisme est à son comble au gouvernement et dans les reportages complaisants consacrés aux prévisions économiques ces jours derniers. À en croire l’Insee, l’institut national de la statistique, la croissance est de retour, le pouvoir d’achat progressera de 2 % et plus de 300 000 emplois seront créés dans l’année. Ces chiffres ne rattrapent même pas les destructions d’emplois entraînées par la crise sanitaire, ni le pouvoir d’achat perdu. Mais ils suffisent à ceux qui les commentent pour reprendre le refrain du retour au monde d’avant la crise sanitaire, en mieux.

À les entendre, l’avenir s’annonce donc riant. Il faut vraiment être un laquais des possédants pour disserter sur l’augmentation moyenne du pouvoir d’achat au moment où toutes les factures s’envolent, du carburant au gaz en passant par les fruits de saison, tandis que les salaires restent au sol !
Et, pendant que journalistes et ministres se félicitent sur les plateaux télé, les annonces de plans de licenciements et de fermetures d’entreprises continuent, touchant des dizaines de milliers de familles. Le 1er  juillet, près de mille travailleurs de la chaîne de fournitures de bureaux Office Depot ont reçu leur lettre de licenciement, après la mise en redressement judiciaire de l’entreprise. Le prétexte, ce sont les pertes dues à la crise sanitaire. Mais la mise à mort ne concerne que les travailleurs, car les actionnaires du fonds d’investissement propriétaire ont encaissé de jolis bénéfices, les dividendes de leurs actions ayant bondi de 85 %.

n°2762

09/07/2021