Michelin – Cholet : non aux semaines à rallonge !07/07/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/07/2762.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet : non aux semaines à rallonge !

Mercredi 23 juin, les salariés des usines Michelin du pays étaient conviés par la CGT à un rassemblement à Clermont-Ferrand pour dénoncer les suppressions de postes et demander un « contrôle de l’utilisation des fonds publics par les grandes entreprises » et en l’occurrence les 9 millions d’euros attribués par la collectivité locale au patron.

Le même jour, à l’usine de Cholet, s’emparant de cet appel, des ouvriers ont fait grève pour protester contre le projet de la direction locale de les faire travailler les samedis après-midi ou les dimanches soir.

Pour l’instant, l’accord sur les 35 heures fait travailler les salariés de Cholet 48 heures quand ils sont du matin (sur six jours) et 40 heures (sur cinq jours) en nuit ou de l’après-midi. En mettant en place des heures supplémentaires obligatoires le samedi après-midi ou le dimanche soir, la direction voudrait imposer des rotations différentes, avec pour résultat un rythme intenable : sur trois semaines, deux semaines de 48 heures et une seule de 40 heures !

Dès que ce projet a été annoncé, l’envie de réagir s’est exprimée. Le 23, des dizaines de travailleurs ont donc participé aux débrayages de deux heures organisés sur les trois équipes. Les plans du patron pour aggraver encore l’exploitation ont de quoi choquer, au moment où est engagé un plan de suppression de 2 300 emplois à l’échelle du pays – dont 90 cette année à Cholet. Si l’on y ajoute le manque de personnel, la dégradation des conditions de travail, la stagnation des salaires et les primes amputées durant la pandémie, il y a de quoi voir rouge.

Les débrayages du 23 ont réussi à paralyser la production dans certains ateliers pendant plusieurs heures. Dans l’équipe d’après-midi, les hauts cadres ont tenté de reprendre en main la situation en multipliant pressions et menaces. Ils ont entonné leur couplet habituel sur « la difficile situation de Michelin » et la nécessité pour les travailleurs de sacrifier leurs week-ends pour aider à « sauver l’entreprise ». Cela n’a pas empêché des travailleurs des équipes suivantes de débrayer à leur tour, tant il est évident que Michelin a des milliards en réserve. « Ras le bol des sacrifices ! », voilà ce qui faisait l’unanimité dans les assemblées générales.

Finalement, la direction a tenté de désamorcer le mécontentement en prétextant une erreur de communication des chefs d’équipe : les samedis après-midi et les dimanches soir ne seraient, en fait, pas obligatoires mais au volontariat. Même s’il est fort probable que la direction repasse prochainement à la version initiale de son plan, c’est un petit recul devant les mobilisations. Pour de nombreux jeunes embauchés, cette action était une première occasion de mesurer que l’union fait la force.

Partager