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- Lutte ouvrière n°2762
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Dans les entreprises
Aéroports de Paris – Orly-Roissy : le mouvement continue !
Les 1er, 2 et 3 juillet des centaines de travailleurs d’ADP se sont rassemblés à Roissy et à Orly, en grève contre les baisses de rémunération que la direction cherche à imposer. Face à ce succès, la direction multiplie les manœuvres, sans convaincre.
Ces journées étaient prévues depuis plus d’un mois, et pour de nombreux grévistes, c’est une première. Ils refusent le plan de la direction d’ADP, qui cherche à modifier individuellement les contrats de travail pour diminuer les rémunérations. Elle a envoyé à chaque salarié d’ADP un avenant, ce dernier dispose alors d’un mois pour le contester. Mais le faire signifie risquer le licenciement.
Avant même le 1er juillet, certains secteurs d’ADP avaient poussé pour ne pas attendre. L’idée avait été suivie, et les deux week-ends précédents, des centaines de travailleurs avaient déjà investi des terminaux et manifesté. La direction avait annoncé à ces deux occasions des taux de grévistes de 50 %.
Craignant la montée de la colère, elle a commencé à manœuvrer dès le 25 juin. D’un côté, elle a reçu les syndicats et a fait miroiter des prétendues garanties qui limiteraient les baisses de salaire, sans revenir sur celles-ci. De l’autre, elle a sanctionné un travailleur. La police, prenant le relais, a également placé en garde à vue deux d’entre eux. D’autre part, le PDG, de Romanet, tentait à la radio de présenter les travailleurs d’ADP comme des privilégiés. Il s’agissait de souffler le chaud et le froid, en espérant déboussoler les grévistes, les diviser et les couper des travailleurs des entreprises sous-traitantes.
Mais le 1er juillet, 400 manifestants se sont retrouvés dans chacun des deux aéroports. Puis le 2, ils étaient à nouveau 400 à Orly et le double, 800, à Roissy. La police a cherché à se montrer encore plus dissuasive, en nassant les manifestants pendant près de six heures. Des militaires se montraient menaçants, des grenades lacrymogènes ont été tirées à Orly. Le 3, il y avait de nouveau 200 manifestants à Roissy. Face à eux, le déploiement policier était tellement démesuré qu’il en était ridicule. Comme l’a dit une gréviste : « il ne manquait que les hélicos ! »
Ces méthodes sont loin d’avoir l’effet voulu par la direction. Tout le monde est à l’unisson pour affirmer que les propositions de la direction sont injustifiables. Tous les votes lors des journées de mobilisation étaient parfaitement clairs là-dessus. La grande majorité des travailleurs d’ADP ne croient plus aux prétextes de la direction, basés sur la baisse du trafic aérien. Ils savent que le groupe a de l’argent. Beaucoup voient que ce qui a lieu, c’est une attaque de fond pour accroître les profits des actionnaires. Une nouvelle journée de grève et de manifestation est prévue le 9 juillet, et nombreux sont ceux qui veulent y être.
Au cours des dernières semaines, à Roissy, certains travailleurs ont, à plusieurs reprises, distribué des tracts pour faire connaître leur mouvement. Ils se sont adressés à leurs collègues d’ADP, mais aussi à ceux des autres entreprises de l’aéroport. Et ils ont pu constater que l’accueil était chaleureux : l’idée est présente que tous les travailleurs subissent, au fond, les mêmes attaques sur les salaires et l’emploi. Et l’idée d’une lutte commune, à l’échelle de l’aéroport, s’installe dans les esprits.