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Dans le monde
Migrants : pour la liberté de circulation
D’après l’ONG Sea-Watch, les gardes-côtes libyens ont ouvert le feu vers un bateau de migrants en route vers l’Italie, le 1er juillet, pour tenter de l’intercepter. Heureusement, les réfugiés ont réussi à atteindre leur destination.
Durant la même période, on a retrouvé les corps de plus de soixante noyés dans les eaux de Méditerranée centrale.
Freinées un temps par la crise du Covid, les traversées dangereuses de migrants ont repris, et les noyades collectives aussi. Ceux qui fuient la guerre, la répression et la misère sont en effet prêts à prendre tous les risques pour se rendre en Europe. Depuis 2014, plus de 20 000 migrants sont morts en Méditerranée.
Face à la multiplication des naufrages, l’Union européenne s’était d’abord sentie obligée de porter secours aux embarcations. Mais rapidement, les moyens humains et matériels destinés à sauver des vies ont été consacrés à l’aspect purement répressif de la surveillance des frontières. Dans le même temps, l’Europe a délégué à la Libye la tâche de bloquer les migrants, en lui fournissant les bateaux, le financement et les informations recueillies par satellites et drones, pendant que le Maroc et la Turquie fermaient les autres routes.
Les migrants coincés en Libye par la volonté des pays européens vivent un enfer : kidnappings, vols, tortures, viols et travail forcé. Ceux qui parviennent à s’enfuir par bateaux sont impitoyablement pourchassés, comme le rappelle le crime dénoncé par Sea-Watch.
Mais la responsabilité première de cette guerre contre les pauvres, qui ne dit pas son nom, retombe sur les États européens : ils créent les causes de l’émigration en pillant et déstabilisant les pays de départ, obligent les réfugiés à risquer leur vie en supprimant la possibilité de l’immigration légale, et confient aux bandes armées libyennes la mission de cadenasser la Méditerranée.
La liberté de circulation et d’installation est vitale pour les travailleurs du monde.