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Afghanistan : dévasté par l’impérialisme
Les troupes américaines et de l’Otan ont évacué, le 2 juillet, la base aérienne de Bagram située à 50 km de la capitale Kaboul, une étape vers le retrait définitif prévu pour septembre. Vingt ans après le début de la guerre déclenchée contre l’Afghanistan par les États-Unis et la coalition des pays membres de l’Otan, dont la France, le pays est dans une situation catastrophique.
Dans cette guerre déclenchée après les attentats de septembre 2001 contre les talibans, accusés de protéger Ben Laden, les dirigeants américains disaient vouloir apporter aux Afghans la paix et la liberté. Mais il n’en fut rien. Pour les classes populaires afghanes, la situation ne fit qu’empirer au fil de ces années. Les bandes armées se multiplièrent à la faveur de ce qui devint un bourbier pour l’armée américaine.
Aujourd’hui, les attentats se succèdent, commis par les talibans, les milices d’al-Qaida ou de l’État islamique, ou une des nombreuses bandes armées qui, dans le chaos, essaient d’établir leur loi. Le 8 mai dernier, les attentats à la bombe perpétrés devant une école pour filles de Kaboul avaient fait au moins cinquante morts et une centaine de blessés, dont beaucoup d’étudiantes. Début juin, une bombe éclatait dans un bus faisant 11 morts dont trois enfants dans la région de Badghis au nord-ouest du pays.
Durant la même semaine, quatre autres minibus de passagers ont été attaqués dans les quartiers chiites de Kaboul, faisant une douzaine de morts au total. Deux de ces attaques ont été revendiquées par le groupe djihadiste État islamique, dont les combattants – toujours présents selon l’ONU dans l’est et dans le nord du pays – visent spécifiquement la minorité chiite hazara. Et ce ne sont que quelques exemples.
Les Afghans qui ont de la famille ou la moindre ouverture à l’étranger cherchent à s’exiler. Les autres sont pris au piège de cette violence quotidienne qu’aggravent la misère et l’épidémie de Covid. Nombre d’Afghans en meurent chez eux ou dans la rue, refoulés par les hôpitaux publics, sans services de réanimation ni stocks d’oxygène. L’ONU estime que 18,4 millions des 38 millions d’Afghans, presque la moitié, ont besoin d’aide humanitaire.
Les talibans s’imposent tous les jours davantage face à l’armée afghane. Ils contrôleraient aujourd’hui les deux tiers du territoire, et manœuvrent pour encercler Kaboul. Les dirigeants américains, qui veulent éviter l’extension de l’instabilité afghane à toute la région, se satisferaient de leur retour au pouvoir. C’est ce que montrent les discussions engagées avec ceux qui furent leurs ennemis après avoir été leurs amis dans les années 1990.
Pas plus aujourd’hui qu’il y a vingt ans, les dirigeants impérialistes ne se soucient des exactions des différentes bandes armées que la population subit, de la misère dans laquelle elle s’enfonce, de l’instauration probable d’une dictature moyenâgeuse en Afghanistan.