RenaultElectricity MCA – Maubeuge : les froids calculs du patron24/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RenaultElectricity MCA – Maubeuge : les froids calculs du patron

Mardi 16 janvier, de grosses perturbations étaient prévues pour le lendemain sur la Sambre, avec de la neige et du verglas. La circulation sur les routes s’annonçait donc difficile voire dangereuse.

La direction de l’usine MCA, qui compte 2 200 salariés et travaille en deux équipes pour fabriquer la Kangoo, s’est contentée d’avancer de 15 minutes l’heure du passage des différents bus de ramassage le lendemain matin, afin que tout le monde soit bien à l’heure dans les ateliers. Comme prévu, neige et verglas ont été au rendez-vous durant la journée du 17 janvier, et toute la circulation s’est retrouvée quasiment arrêtée dans la région. Autour de Maubeuge, les chauffeurs de camion, tous bloqués, aidaient les automobilistes à pousser leurs voitures. Mais ce qui a décidé la direction de l’usine à libérer l’équipe d’après-midi plus tôt fut l’absence de plusieurs pièces indispensables à la production, bloquées sur les routes, et non la sécurité des travailleurs !

À contrecœur, la direction a dû mettre l’usine à l’arrêt jeudi 18 janvier, car il était devenu presque impossible de se déplacer. Mais alors que les routes étaient toujours dangereuses, elle a demandé à l’équipe du vendredi matin de reprendre le travail, avec des horaires des bus à nouveau avancés de 15 minutes. C’est donc par -6 degrés que les ouvriers ont attendu, certains dès 4 heures du matin, des bus qui ne sont pas passés, la plupart n’ayant même pas réussi à sortir du dépôt. Ayant téléphoné à leurs chefs pour prévenir de leur absence, des travailleurs se sont vu reprocher de ne pas tenter de venir à pied, en marchant plusieurs kilomètres dans la neige.

La direction a pris l’habitude de faire alterner, en fonction des commandes ou des manques de pièces, des périodes de chômage partiel payé par l’État et des périodes de production, avec cadence au maximum et samedis travaillés. Ainsi, après une semaine de chômage succédant aux congés, la production n’avait repris que le 15 janvier. La météo est venue contrarier les plans du patron qui, pour sortir le nombre de voitures prévu, n’a pas hésité à faire prendre des risques à tout le monde. L’épisode restera dans les mémoires.

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