Renault Trucks – Vénissieux : “on ne s’en sort plus avec nos salaires”24/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks – Vénissieux : “on ne s’en sort plus avec nos salaires”

À Renault Trucks, la traditionnelle réunion salaires a eu lieu en janvier. Et, comme il est de tradition, la direction a organisé deux réunions : à la première, annonce d’une petite augmentation et, ensuite, un petit coup de pouce.

Nouveauté cette année : la réunion de négociation s’est tenue dans une nouvelle salle dite « salle du dialogue social ». C’était plutôt un dialogue de sourds, pour les grévistes venus à chaque fois manifester.

Le jeudi 11 janvier, il y a eu beaucoup de grévistes, des ateliers se sont vidés, que ce soit à l’usine Moteurs, à l’usine Ponts ou à la Pièce de rechange. Et si beaucoup sont rentrés chez eux, c’est à plus d’une centaine qu’ils sont allés au lieu de la réunion salaires, pour entendre la nouvelle DRH du groupe déclarer que cette année, il y aurait une « vraie négociation ».

Le résultat de la « vraie négociation » est 2,8 % d’augmentation générale et un budget de 1,2 % d’augmentations individuelles pour la catégorie non-cadres (ouvriers et ATAM), et pour les cadres uniquement des augmentations individuelles. Pour faire passer ces annonces, la direction a annoncé 5 000 euros de prime de participation et d’intéressement, une somme importante pour tous les travailleurs, mais équivalente à ce qu’ils avaient déjà perçu en 2023. Mais cette fois les intérimaires, qui avaient touché une partie des primes en 2023, ne toucheront rien en 2024.

À la deuxième réunion, mercredi 17 janvier, il y a eu encore plus de grévistes, et ils se sont retrouvés à 200 devant la salle de réunion. Plusieurs en ont profité pour exprimer leur exaspération face à la direction : « S’il n’y avait pas les heures supplémentaires, je ne pourrais pas payer tout ce que je dois ». La direction pensait que, comme une semaine plus tôt, il suffisait d’aller écouter les grévistes pendant une demi-heure pour ensuite revenir tranquillement dans la salle de réunion. Mais les travailleurs ne l’entendaient pas de cette oreille et ont envahi la salle. La DRH s’en est alors échappée. Finalement, les augmentations générales ont été fixées à 3 %. La DRH a eu le culot d’affirmer qu’elles étaient supérieures à la hausse des prix.

En 2023, les résultats de Renault Trucks et du groupe Volvo auquel il appartient ont été exceptionnels, historiques, selon la direction elle-même. Aussi l’annonce d’une augmentation générale inférieure à celle de 2023 choque de nombreux travailleurs.

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