Nos lecteurs écrivent : Des lycéens contre l’uniforme24/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent : Des lycéens contre l’uniforme

Au lycée Touchard-­Washington du Mans, où je travaille, nous faisions l’objet, depuis le mois de décembre, de grandes manœuvres pour nous faire avaler la dernière trouvaille réactionnaire à la mode, la fameuse tenue unique censée faire rentrer les jeunes dans le rang.

La présidente de ­région, ex-LR et pro-Macron, après avoir essuyé un refus dans un autre lycée de la région, s’est empressée de chercher et de trouver un proviseur suffisamment zélé : le nôtre. L’annonce, par voie de presse, a fait beaucoup discuter, notamment sur la somme que la région était prête à débourser pour un lycée de 2 400 élèves, presque 500 000 euros, alors que nous devons faire des économies sur tout et que depuis deux semaines nos collègues de la Vie scolaire ne pouvaient même plus faire de photocopies.

Puis le personnel a appris, toujours dans la presse, qu’il ne serait même pas consulté, le proviseur préférant plutôt tenter de convaincre les élèves par le biais du conseil de la vie lycéenne. Manque de chance, cette vingtaine d’élèves n’a pas montré grand enthousiasme et ce malgré la visite de la présidente de la région pour essayer de les amadouer. Peu avant Noël, ses membres ont finalement conçu un sondage adressé à tous leurs camarades. Eh bien, la réponse a été sans appel : sur 70 % d’élèves qui se sont exprimés, près de 80 % ont rejeté les rêves du ministère, de la région et du proviseur de les voir en uniforme.

Nous sommes nombreux à nous être réjouis de cette réaction de la jeunesse et, en bonus, d’avoir pu voir notre proviseur s’étrangler dans les médias en se félicitant « de ce beau moment de démocratie ». Et puis, ce refus massif a regonflé tous ceux d’entre nous qui ne voulions pas rester sans rien faire face aux tentatives du gouvernement et de ses serviteurs de faire marcher la jeunes­se au pas.

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