Renault – Flins : la production de voitures s’arrête, pas celle du profit16/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Flins : la production de voitures s’arrête, pas celle du profit

Le 20 juillet, la direction de l’usine Renault de Flins, dans les Yvelines, annonçait aux représentants du personnel, au cours d’une réunion du CSE, l’arrêt de la fabrication de la Zoe électrique fin mars 2024.

Quelques jours avant le départ en vacances, les travailleurs avaient ainsi la confirmation de ce qu’ils savaient déjà. Après la fin de la Micra, celle de la Zoe était déjà programmée et, en juin, il ne sortait plus que 90 voitures de la chaîne de montage. La direction, arguant du manque de compo­sants et de semi-conducteurs, avait organisé plus de deux semaines de chômage pour un tiers des travailleurs, mettant fin au contrat de centaines de travailleurs intérimaires.

L’annonce officielle de la fin de la production de voitures neuves dans l’usine, même si elle n’a pas surpris, est une mauvaise nouvelle pour les près de 2 000 salariés de Flins, et plus encore pour les travailleurs de la sous-traitance et des sociétés d’intérim. La direction prétend mollement n’envisager aucun licenciement, mais depuis des mois elle pousse les uns et les autres à se recaser ailleurs.

Au même moment, le groupe Renault et son directeur général de Meo ont fêté leur retour au tableau d’honneur des capitalistes gagnants, avec 2,1 milliards de bénéfices au premier semestre 2023, et un chiffre d’affaires en hausse de plus de 27 %. À n’en pas douter, c’est le résultat, plus que du prix élevé des modèles vendus, de la politique d’économies violentes entamée par les dirigeants de Renault il y a trois ans, avec 15 000 suppressions d’emplois dans le monde. C’est aussi la retombée des milliards de subventions du « quoi qu’il en coûte », milliards prélevés sur l’argent public, ainsi que de la mise à disposition gratuite des infrastructures permettant l’activité industrielle. Pour ses services rendus aux actionnaires de Renault, Luca de Meo, s’est vu récompenser par un salaire de 3,2 millions d’euros en 2022. Et ce sera sans doute encore plus en 2023.

De l’argent, il y en aurait, et même beaucoup, pour préserver l’emploi et les salaires des travailleurs, pour financer la répartition de l’activité restante entre tous. Mais cela, ce sera aux travailleurs de l’imposer !

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