Iran : répression contre les femmes16/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Iran : répression contre les femmes

Presque un an après la mort de la jeune Mahsa Amini sous les coups de la police des mœurs pour un voile mal ajusté, le pouvoir iranien fait tout pour briser les femmes qui continuent à sortir tête nue.

Si le régime a pu stopper la vague de révolte déclenchée par cet assassinat, de nombreuses femmes, en particulier dans les milieux urbains, refusent toujours le voile. Depuis le début de l’été, les autorités judiciaires condamnent à des « soins psychologiques » obligatoires celles qui résistent.

Célèbre actrice iranienne affichant sa solidarité avec les femmes d’Iran, Afsaneh Bayegan est apparue tête nue à plusieurs reprises sur son fil Instagram, et lors d’une cérémonie publique. Un tribunal vient de la condamner à deux ans de prison avec sursis et à l’obligation de se rendre une fois par semaine dans un centre psychologique pour « traiter son trouble mental de la personnalité antifamiliale ». Des juges ont estimé qu’une autre actrice, Azadeh Samadi, souffrait d’un « trouble de la personnalité antisociale » et méritait une thérapie psychologique hebdomadaire. Son délit ? Avoir porté un chapeau en public plutôt qu’un voile.

Début juillet, un tribunal de Téhéran a condamné une femme à deux mois de prison pour non-respect du voile, et à six mois de traitement pour « trouble psychologique contagieux qui entraîne une promiscuité sexuelle ».

La police des mœurs, qui avait disparu dans beaucoup de quartiers, en particulier aisés, y a fait son retour. Elle multiplie les sanctions contre celles qui résistent : lourdes amendes, envoi de SMS aux femmes repérées sans voile au volant, confiscation du véhicule, pression sur les employeurs pour les faire licencier, refus de soins à l’hôpital pour celles qui désobéissent, fermeture des commerces autorisant les femmes dévoilées…

En juillet, les autorités ont même fait fermer temporairement les bureaux de Digikala après la diffusion d’une photo d’employées non voilées au siège de ce géant du commerce en ligne. Quelques jours plus tôt, une conductrice surprise sans voile a été condamnée à laver les cadavres pendant un mois dans une morgue.

Les dirigeants de la république islamique voudraient briser la détermination de celles qui tiennent bon. Ils s’acharnent d’autant plus sur elles que l’inflation, les pénuries, le retard de paiement des salaires et, en ce mois d’août, les incendies, la sécheresse ou la canicule rendent insupportable la vie des classes populaires. Les chefs de ce régime redoutent d’autant plus une révolte générale qu’ils ont largement perdu leur base populaire.

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