Lycée Joliot-Curie – Nanterre : “Sois jeune et tais-toi”, c’est non !19/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Joliot-Curie – Nanterre : “Sois jeune et tais-toi”, c’est non !

Dès la rentrée de septembre, au lycée Joliot-Curie de Nanterre, la direction de l’établissement avait muté arbitrairement Kai Terada, un professeur estimé de tous, sans justification réelle.

Cela a été une première raison au mécontentement des lycéens. Ensuite, ils ont constaté la suppression de l’aide aux devoirs, dont ils demandent la reprise. Ce soutien pédagogique fourni dans plusieurs matières par des professeurs volontaires était en effet très apprécié Mais, à la rentrée, seul un professeur de mathématiques était prévu, dans le but de faire des économies.

Mardi 11 octobre, dès 7 heures du matin, un dispositif démesuré de policiers (BAC, brigade antiémeute) a été mis en place autour du lycée, à la demande des services de l’Éducation nationale et du préfet, en prévision d’un rassemblement lycéen de protestation. Les lycéens ont été insultés et menacés. Néanmoins, les élèves ont manifesté calmement, sans entraver l’accès au lycée.

Et pourtant, vers 10 h 30, la police les a chargés violemment, en les matraquant, en utilisant des tirs de LBD, des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement. Deux tireurs d’élite étaient postés à proximité. Un lycéen a été ­hospitalisé après avoir reçu un tir de LBD sur le crâne. Quatorze autres ont été placés en garde à vue, avant d’être enfin libérés. Trois d’entre eux vont passer au tribunal au mois de décembre.

Jeudi 13 octobre au matin, les policiers et les CRS sont à nouveau violemment intervenus pour disperser les lycéens rassemblés devant l’établissement, avec leurs professeurs.

Tout s’est déroulé dans l’indifférence de la direction du lycée. Elle souhaitait sans doute faire taire les jeunes, les professeurs et les parents. Le rectorat a ensuite annoncé le rétablissement de 150 heures d’aide aux devoirs. Mais cela ne correspond pas à la totalité des heures initialement à disposition. C’est une première étape à mettre au crédit de la protestation des lycéens. Et tous ont encore plus de raisons de se faire entendre collectivement.

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