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Israël-Palestine : la révolte face à la répression
Mercredi 12 octobre, une grève a été organisée dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est en réaction au bouclage du camp de réfugiés palestiniens de Shuafat par l’armée israélienne, suite à un attentat ayant provoqué la mort d’une soldate.
Comme à son habitude, l’armée israélienne a imposé une punition collective aux 60 000 habitants de ce camp situé dans un quartier de Jérusalem, mais coupé du reste de la ville par le mur construit entre 2000 et 2005 le long de la frontière entre la Cisjordanie et Israël. Près de 80 % des Palestiniens du camp conservent la carte bleue de résidents de Jérusalem et peuvent y travailler ou y étudier, mais ils doivent passer par un check-point pour s’y rendre. Dans ce quartier laissé à l’abandon par les autorités, le sentiment de révolte a débouché sur une mobilisation massive et sur une nuit d’émeutes dans la partie orientale de Jérusalem. Face à cette réaction, les autorités israéliennes ont levé le bouclage, craignant un embrasement plus important. En effet, depuis de nombreuses semaines, elles sont confrontées à une multiplication des affrontements en Cisjordanie.
Depuis le début de l’année 2022, plus de cent Palestiniens de Cisjordanie ont été tués par l’armée israélienne, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis 2015. Beaucoup de ces victimes étaient des jeunes, souvent abattus d’une balle dans la tête, comme l’a été la journaliste palestinienne Shireen Abou Akleh. Cette férocité se veut une réplique à une vague d’attentats qui a fait dix-huit morts en Israël au printemps dernier. Mais les exécutions se poursuivent : un jeune de 12 ans a été touché dans le camp de Jénine en septembre, un de 14 ans tué d’une balle dans la tête près de Qalqilya, et un troisième, de 17 ans, près de Ramallah.
Alors que les médias concentrent leur attention sur l’Ukraine et multiplient les déclarations sur la nécessité de respecter le droit des peuples, loin des caméras et des micros, la population palestinienne continue de subir la violence de la police et de l’armée israéliennes, jusqu’à ce qu’une explosion de colère rappelle au monde que ses droits sont bafoués avec la complicité des grandes puissances occidentales.