Affaire Adama : la justice à reculons10/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2741.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire Adama : la justice à reculons

La mort d’Adama Traoré en juillet 2016 à la gendarmerie de Persan, dans le Val-d’Oise, a été causée par un coup de chaleur aggravé par les manœuvres d’immobilisation et de menottage des gendarmes.

C’est ce qu’une nouvelle expertise médicale vient de conclure pour expliquer la mort de ce jeune homme de 24 ans, pour lequel sa famille réclame justice.

Elle a remué ciel et terre pour faire reconnaître la responsabilité des gendarmes dans ce drame, qui a tout d’une bavure. De nombreuses manifestations ont été organisées pour empêcher la justice de classer cette affaire. Ainsi, une précédente expertise médicale avait conclu qu’Adama était malade et que, donc, les gendarmes n’étaient en rien responsables de sa mort. Elle a ensuite été annulée par la chambre de l’instruction, après que la famille a mandaté ses propres experts, arrivés à une conclusion inverse, et qu’un témoin de l’interpellation musclée a été entendu.

L’été dernier, réagissant notamment à la manifestation massive du 2 juin 2020 dénonçant les violences policières, la justice s’est résolue à relancer l’instruction, en commanditant une nouvelle expertise auprès de professeurs de médecine belges. Ce sont eux qui viennent de rendre leur rapport, qui converge avec celui des experts de la famille Traoré. Des quatre expertises officielles qui se sont succédé, c’est la première à mettre les gendarmes en cause.

Verra-t-on un jour la mise en examen des gendarmes qui ont agressé Adama ? Passeront-ils en procès ? Seront-ils condamnés, et à quelle peine ? Le chemin judiciaire est encore long et incertain quant au résultat.

Jusqu’à présent, la justice a plutôt été complaisante envers les gendarmes, cherchant surtout à les dédouaner. La pression des mobilisations continuera certainement d’être déterminante pour faire reconnaître la vérité.

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