Total : suppression des emplois, pas des dividendes10/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2741.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Total : suppression des emplois, pas des dividendes

Mieux vaut être actionnaire qu’employé, chez Total comme ailleurs… Les dividendes 2020 seront versés, inchangés, malgré la perte de 7,2 milliards de dollars (environ 6 milliards d’euros) enregistrée sur l’année.

Les employés, eux, manifestaient à nouveau, le 9 février, contre la menace de suppression de 700 emplois, occasionnée par la reconversion de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne.

Tout s’exprime en dollars dans le monde de l’or noir. C’est donc en dollars que, devant des traders à l’affût, le PDG de Total a justifié la perte de 2020. Spectaculaire, comparée au bénéfice de l’année précédente, 11,2 milliards de dollars, elle s’expliquerait en premier lieu par le poids de la crise du Covid sur le cours du brut, tombé à 20 dollars le baril il y a moins d’un an, contre 55 à nouveau début février. Ensuite, Total a choisi de déprécier pour quelque 10 milliards de dollars d’actifs, en l’occurrence ses gisements de sables bitumineux du Canada, peu rentables désormais en raison de la baisse du prix du brut.

La Major française va donc pouvoir payer encore moins d’impôts, annonçant un résultat annuel en baisse des deux tiers, mais tout de même d’un montant de 4,1 milliards de dollars (3,35 milliards d’euros). La Bourse ne s’y est pas trompée : elle a immédiatement placé Total, ce jour-là, en tête du CAC40. Pouyanné promet même d’investir 12 milliards de dollars, sous couvert de verdissement de la production, dans l’éolien en mer au large des côtes britanniques de l’East Anglia et dans le solaire en Inde. Son idée est d’ailleurs de dépoussiérer le nom du groupe, qui devrait devenir TotalEnergies, au pluriel, pour insister sur l’existence d’une composante renouvelable dans sa nouvelle stratégie.

Cette stratégie reste en fait immuable en matière de « gestion des coûts », comme disent les capitalistes, et notamment en termes de suppressions d’emplois. C’est justement ce que refusent, depuis début janvier, les travailleurs de la raffinerie de Grandpuits.

Partager