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Dans les entreprises
SNCF – Lyon : la température monte aux guichets
À la Part-Dieu, à Lyon, une des plus grosses gares de transit du pays, la SNCF veut comme partout imposer des économies. Une importante réorganisation est en cours, avec la fin des guichets classiques, remplacés par des « bornes libre service assisté ».
Elles ressemblent aux caisses automatiques des supermarchés : quatre ordinateurs à disposition, avec un agent qui les gère et oriente les voyageurs.
Pour les agents, être debout toute la journée, en proximité physique avec les personnes, est épuisant. Le travail est aussi déqualifié, ce que les guichetiers ressentent comme du mépris. Il y a davantage de polyvalence, avec des tâches différentes, et en même temps une prime de vente pouvant représenter de 300 à 400 euros par an va disparaître. Enfin, des CDD, présents pendant des années, sont régulièrement licenciés, ce qui choque leurs collègues cheminots.
Dans cette situation, une première journée de grève a été bien suivie le 15 décembre, le même jour qu’un appel à soutenir un militant de la gare très apprécié qui passait en conseil de discipline. La mobilisation autour de ce dernier, avec pétition et port massif d’un badge de soutien, a aussi préparé le terrain.
Puis, le 21 janvier, une journée de grève spontanée, partie à l’initiative de cheminots du rang, a mis la pression sur la direction. Ce coup de colère s’est fait sans DCI, demande de concertation immédiate, un ensemble de procédures qui visent à entraver les grèves. Cela a préparé la réussite d’une nouvelle journée, appelée par la CGT de la gare, le vendredi 29 janvier.
Mercredi 3 février, un débrayage spontané de 1 h 30 a de nouveau éclaté pour protester contre le licenciement, suite à sa période d’essai, d’un responsable apprécié pour ses qualités professionnelles et humaines, ce qui ne semble pas avoir plu à ses supérieurs. Une pétition a été signée par tous les guichetiers en un temps record.
Dans d’autres services, notamment au Départ des trains, des réorganisations se profilent aussi, et dans les entreprises sous-traitantes les conditions de travail sont difficiles. Tous les travailleurs de la gare, qui sont indispensables et ont une force collective importante, auraient intérêt à s’inspirer du climat de contestation qui continue de se manifester aux guichets.