Airbus Safran Launcher : une semaine d’agitation et de débrayages05/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2553.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus Safran Launcher : une semaine d’agitation et de débrayages

Sur le site Airbus-Safran-Launcher des Mureaux, dans les Yvelines, travaillent 2 300 personnes principalement ingénieurs et techniciens, notamment à la fabrication des fusées Ariane et de missiles.

Depuis quelques semaines, le mécontentement couvait à propos de primes revues à la baisse, dont l’intéressement et la prime de participation à venir. Sur la plupart des sites, des intersyndicales appelaient à des débrayages à partir du lundi 26 juin.

Aux Mureaux, un regroupement des quatre syndicats majoritaires (CFDT, CFTC, FO et CFE-CGC) a appelé à une heure d’information syndicale le mardi 27 juin. L’affluence y a été bien plus importante que d’habitude, autour de 250 personnes, montrant un mécontentement général, particulièrement sensible dans les quelques secteurs ouvriers. Les responsables des quatre syndicats y ont affirmé qu’il valait mieux signer un mauvais accord que rien. Une vingtaine de travailleurs du 60, service composé d’ouvriers et de techniciens qui finalisent la fusée, en sont sortis furieux et bien décidés à débrayer le lendemain, ce qu’ils ont fait à 100 %, dans les deux équipes, suscitant dans d’autres services la solidarité et l’envie de se manifester.

Dans la foulée, l’intersyndicale, à laquelle s’était associée la CGT, appelait tout le site à débrayer le jeudi 29, pour manifester devant le bâtiment de la direction. Plus de quatre cents personnes se sont finalement rassemblées, ce qui ne s’était pas vu depuis au moins quinze ans. Après le discours des représentants syndicaux, un travailleur a pris le micro pour dire : « La question c’est : sommes-nous pour signer ou pas ? Et on le vote ! » Quelques-uns ont voté oui, mais une forêt de mains s’est levée pour le non, suscitant une grande satisfaction… sauf chez les responsables syndicaux les moins combatifs. Ceux-ci se décidaient à tout arrêter le soir même et à signer l’accord sur la participation, aussi mauvais soit-il. Seule la CGT, minoritaire aux élections du personnel, a renouvelé l’appel à agir et, le vendredi, 150 travailleurs se retrouvaient encore pour débrayer.

Le mouvement n’a pas permis d’imposer un recul immédiat à la direction, mais les travailleurs ont pu voir qu’ils sont nombreux à en avoir assez et qu’ils ont la force de se faire entendre et de créer une certaine panique parmi l’encadrement et les syndicalistes qui collaborent le plus avec la direction. Un secteur très décidé a joué un rôle d’entraînement, mais d’autres ont maintenant fait connaissance. C’est un jalon posé pour l’avenir.

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