Dans les premières années, les témoignages d’anciens soldats étaient anonymes. Certains se font désormais à visage découvert et en public. Ainsi le 1er juillet, dans un parc de Tel Aviv, des vétérans se sont succédé pour témoigner de la réalité de l’occupation israélienne en Cisjordanie et des interventions militaires à Gaza : arrestations arbitraires, violences gratuites, exécutions sommaires. « Les Israéliens n’ont aucune idée de ce qui se passe dans les Territoires occupés et, sans mon témoignage, ils resteront dans l’ignorance. C’est mon devoir », a déclaré un ancien soldat des forces spéciales.

Depuis sa formation, Breaking the silence est harcelé par le gouvernement, qui multiplie les procédures judiciaires contre les anciens soldats. Ainsi, un de ses porte-parole, Dean Issacharoff, est menacé d’un procès depuis qu’il a relaté en public un épisode de son service militaire, l’arrestation violente d’un Palestinien.

Le fondateur de Brisons le silence, Yehuda Shaul, espère un procès : « Nous espérons que Dean sera poursuivi en justice, car au procès nous viendrons témoigner de ce que nous avons fait pendant notre service militaire, pour ouvrir la boîte de Pandore et en faire le procès du système de l’occupation », affirme-t-il.

Les anciens soldats doivent aussi faire face à l’extrême droite israélienne, très bien représentée au gouvernement, et les menaces de mort se multiplient contre eux.

Visiblement, ils sont décidés à ne pas se taire malgré les risques juridiques et les menaces, car il faut qu’en Israël des voix continuent de s’élever pour dénoncer le sort imposé aux Palestiniens.