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Dans les entreprises
Haribo : ce sont toujours les mêmes qui se sucrent
Les travailleurs de l’usine Haribo de Marseille se sont mis en grève, mardi 4 avril, parce qu’ils en ont « ras le bol ». L’annonce d’une augmentation de 0,6 % pour l’année a fait réagir vivement dans l’usine, qui a déjà connu des suppressions d’emplois, principalement chez les ouvriers de production.
« Il y a un véritable décalage entre la très bonne situation financière de l’entreprise et le plan de restructuration », déclarait pourtant le président d’Haribo France. Une fois cette larme de crocodile versée, ce même président a expliqué aux journalistes que la filiale française a vu son chiffre d’affaires doubler en dix ans pour atteindre 250 millions en 2016. Quant au groupe Haribo, leader européen du bonbon gélifié, il possède seize usines réparties dans le monde, avec un chiffre d’affaires avoisinant les deux milliards.
Malgré ces résultats, le projet de la famille actionnaire et de ses amis est de rentabiliser encore plus en supprimant plus de cent emplois dans les usines de Marseille et d’Uzès. Au volontariat disent les nombreux directeurs. Mais s’ils ne les trouvent pas, il y a le plan B, comme ils disent, consistant à des licenciements. Les pressions sur les ouvriers en maladie ou en accident ont commencé.
La proposition de 0,6 % d’augmentation, ce qui correspond à 10 euros brut en moyenne, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les ouvriers débrayent deux heures par jour et mardi, ils étaient rassemblés devant l’usine où sont venus les voir la télé et des journalistes. L’ambiance était chaleureuse et les plaisanteries allaient bon train. Que faire avec 10 euros ? La proposition qui l’emportait était de consacrer cette somme, non pas à l’achat d’un costume, mais à celui d’un slip. Ou plutôt, vu le prix des tissus, à un string, sur mesure évidemment.