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Dans les entreprises
PSA : Une plus-value payée par les travailleurs
L’État revend ses parts du groupe automobile PSA à une banque publique d’investissement, la Bpifrance. Mais, au passage, cette transaction se solde par une plus-value de 1,12 milliard, puisque les 12,5 % d’actions PSA, achetés 800 millions il y a quatre ans, sont revendus 1,92 milliard. Cet argent ne tombe pas du ciel, il vient directement de l’exploitation accrue des travailleurs du groupe.
Quand, en 2011, la direction de PSA avait voulu fermer l’usine d’Aulnay, elle avait inventé le conte du pauvre petit trust au bord de la faillite. En dépréciant volontairement les actifs (usines, machines et bâtiments), elle était arrivée à inventer une perte officielle de 5 milliards, rien que ça ! Mais, même à l’époque, le directeur financier expliquait que « ces pertes étaient réversibles, c’est-à-dire que, si les perspectives économiques venaient à s’améliorer, nous passerions à une écriture comptable inverse ». Et, grâce à cette histoire à dormir debout, l’État avait couru au chevet du malade imaginaire.
Après la fermeture d’Aulnay, le gouvernement Hollande et son chevalier blanc Montebourg avaient accepté de financer le groupe en achetant des actions, quand bien même son principal actionnaire refusait de dépenser le moindre sou. PSA a aussi reçu 200 millions au titre du CICE, tout en supprimant 17 000 emplois en cinq ans !
PSA n’a jamais été en difficulté, bien entendu. En revanche, entre 2011 et 2017, le groupe a pu accroître de façon gigantesque ses profits et éponger sa dette. Il n’y a aucun miracle là-dedans. C’est le résultat de la guerre menée par les patrons de PSA aux travailleurs. Depuis 2012, il y a eu 17 000 suppressions d’emplois dans le groupe. Les accords de compétitivité signés avec la bénédiction du gouvernement ont imposé le blocage des salaires, des primes rabotées, encore plus de samedis obligatoires. C’est à ce prix que les actionnaires ont pu se réjouir des 2,15 milliards de profits annoncés par la direction pour 2016. Et c’est aussi avec la peau des travailleurs de PSA que l’État a réalisé sa plus-value avec la vente de ses actions.