Son meeting à Saint-Joseph a rassemblé quelque 3 000 personnes, soit autant que le meeting de Macron à Saint-Denis. Il a pu à cette occasion compter sur le soutien du député-maire socialiste de la ville, Lebreton, qui s’était affiché comme un opposant à la loi travail, mais aussi sur celui d’Huguette Bello (PLR) et de l’ex-maire Parti communiste réunionnais (PCR) de Saint-Louis, Claude Hoarau, en rupture avec le PCR.

Le frondeur Hamon a montré à cette occasion les limites de son opposition à François Hollande et à sa politique menée en outre-mer, la considérant comme positive. Puis il a ajouté : « Bien sûr, il reste beaucoup à faire mais, moi, je dis qu’il a tenu la plupart de ses engagements. » Qu’on en juge.

Résorption du chômage ? 130 000 chômeurs, dont 45 % des jeunes de 18 à 25 ans. Et ce malgré les centaines de millions de cadeaux alloués au patronat réunionnais par les lois travail, Rebsamen, le Pacte de responsabilité, la loi Macron, le CICE, que Hamon ne compte pas remettre en cause.

Prix et salaires ? Les prix n’ont pas cessé d’augmenter, alors que salaires et retraites sont quasiment au point mort depuis des années, quand ils n’ont pas reculé, et que la précarité et les contrats à temps partiel deviennent le lot de travailleurs toujours plus nombreux. Plutôt que de proposer des augmentations de salaire et des créations d’emplois, qui diminueraient les profits patronaux, Hamon fait miroiter son revenu universel, à peine supérieur au RSA qui sert déjà d’unique ressource à près de 100 000 Réunionnais.

Logement ? Il y a toujours entre 20 000 et 30 000 mal-logés, alors que des milliers d’ouvriers du BTP se morfondent au chômage.

Transports en commun ? Le PS local, en faisant alliance avec la droite, a fait échouer une des solutions les plus raisonnables pour transférer une partie du trafic routier vers le tram-train, avec pour résultat catastrophique des embouteillages à n’en plus finir partout dans l’île et l’allongement des journées de travail qui en résulte.

Illettrisme ? L’échec est total, de par l’absence de volonté et de moyens humains pour faire reculer ce fléau qui touche 110 000 Réunionnais.

Le candidat Hamon, ex-ministre de Hollande, se félicite du bilan de ce dernier. Cela montre bien, malgré ses envolées à destination de la jeunesse (« Ayez envie de renverser la table ! ») qu’il est du même acabit que Hollande, à peine prêt à distribuer quelques miettes aux classes populaires.