L’émotion continue à être grande au sein de la communauté chinoise, et elle va même au-delà. Comment est-il possible qu’un policier enfonce la porte d’un appartement, et tue chez lui, d’une balle en plein cœur, un père de famille au milieu de ses cinq enfants, sans même que la police donne une explication ? Celle-ci se contente de dire que l’enquête suit son cours et le policier responsable de l’homicide continue à plaider la légitime défense, ce qui est démenti par la famille.

Mais, comme pour les bavures policières commises sur Adama Traoré ou Théo, il apparaît au contraire que, loin de vouloir faire la lumière sur ce crime, les autorités cherchent à accabler les victimes ou leurs proches. Fin mars, le journal Le Parisien a fait état d’une enquête de la DGSI, la sécurité intérieure, qui aurait reconnu parmi les manifestants un homme lié à la mafia chinoise. Sans impliquer en rien M. Liu, cela montrerait que la mafia serait à la manœuvre dans les rassemblements de la communauté chinoise de Paris.

Les avocats de la famille Liu dénoncent dans ces révélations de la DGSI une fable et un contrefeu visant à couvrir le meurtre ou à l’excuser rétrospectivement. Quoi qu’il en soit des manœuvres et des insinuations, un crime a été commis par des policiers à la gâchette facile et qui se croient tout permis. Ces bavures-là n’ont jamais lieu dans les beaux quartiers, mais toujours dans les quartiers populaires.

La famille Liu et la communauté chinoise de Paris ont raison d’exiger des comptes.