Les résidents africains du foyer Auriol, quai de la Gare dans le 13^e arrondissement de Paris, protestent contre une rénovation qui va se traduire par des expulsions et des hausses de loyer.

Ce foyer parisien héberge près de 300 locataires, maliens et sénégalais en majorité. La rénovation est indiscutable : les chambres à trois devraient devenir des chambres individuelles et les espaces collectifs devraient être rénovés, ce qui n’est pas un luxe. Sauf qu’il ne resterait que 154 places sur les quelque 300 actuelles, des chambres dont les loyers augmenteraient de 25 à 100 % !

Alors, que deviendraient les autres résidents ? Ceux qui n’ont pas tous leurs papiers en règle, mais qui travaillent et payent néanmoins leur loyer, où retrouveront-ils une place ?

De plus, une des deux entrées du foyer serait supprimée, ce qui l’éloignera de l’accès au métro. La cuisine artisanale, qui existe comme dans tous les foyers, serait remplacée par une gestion municipale ou sur appel d’offres. Les salles et espaces collectifs ne seraient plus, comme aujourd’hui, à la libre disposition des résidents mais devraient être partagés sur un planning géré par la mairie. Enfin, le restaurant serait déplacé et confié à une société privée, avec un prix probablement doublé.

Si rénovation il y a, elle est donc menée n’importe comment. L’organisme gestionnaire, Coallia, qui loge 30 000 résidents, migrants ou personnes âgées, se présente comme un acteur de l’économie sociale et solidaire, qui aurait « dans son ADN l’humanisme et la solidarité ». Il lui reste à le prouver !