Depuis plusieurs mois, les travailleurs des hôpitaux de Tours avaient eu vent de ces projets de restructuration des établissements hospitaliers de l’agglomération. Il est question du regroupement des services sur deux sites, voire plus tard sur un seul, de la reconstruction de bâtiments et de ce que l’administration présente comme une « amélioration de la gamme hôtelière », avec la construction d’un hôtel à proximité.

Le problème, c’est que le financement à hauteur de 650 millions d’euros sera possible si l’hôpital est « plus performant ». Il est donc envisagé de supprimer 400 lits et au moins 400 postes ! La direction ose dire que son projet « a pour ambition d’améliorer le service rendu aux patients, tout en améliorant la qualité de vie au travail des personnels hospitaliers » !

Le personnel vit depuis des années des restructurations, avec des suppressions de lits et surtout des effectifs toujours insuffisants. Il n’y a pas de mois sans qu’un service restructuré le dénonce et réclame du personnel en plus. La semaine dernière par exemple, c’est le personnel de la blanchisserie qui a fait grève. Il réclamait quatre postes en plus pour absorber les près de deux tonnes supplémentaires de linge qu’ils ont récupérées depuis janvier. Depuis deux ans, sous prétexte de mettre en place un logiciel de reconnaissance vocale et dictée numérique dans les secrétariats médicaux, la direction est en train de supprimer petit à petit 30 % de leur effectif (160 sur 550) !

Et, comme dans tous les hôpitaux, faute de personnel, les plannings sont continuellement chamboulés, avec des retours sur repos. Les arrêts et les départs en retraite sont rarement remplacés, les vacances difficiles à poser, les heures supplémentaires s’accumulent sans qu’on puisse les récupérer... Et, dans ce projet, il est prévu encore de diminuer les équipes de remplaçants !

Les travailleurs sont bien conscients que tous ces projets prévoyant les suppressions de postes et de lits ne peuvent qu’aggraver encore les conditions de travail. Après le rassemblement devant la direction pour lui dire qu’il faudra compter avec eux, les hospitaliers sont allés manifester jusque dans le centre-ville pour informer les Tourangeaux et demander leur soutien par une pétition.