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Trinéo – Sevran : les travailleurs ne se laissent pas intimider
Jeudi 2 mars, plusieurs dizaines de personnes étaient rassemblées à l’appel de la CGT devant Trinéo, à Sevran en Seine-Saint-Denis, un centre de tri de déchets appartenant au groupe IHOL. Elles accompagnaient un délégué pour contester la sanction que la direction voulait prendre à son encontre.
Ce centre de tri, anciennement géré par Veolia et repris depuis 2014 par le groupe IHOL, fait partie du réseau des centres de tri du Syctom. Chaque jour, plusieurs dizaines de camions convergent vers ce centre de tri qui traite plusieurs dizaines de tonnes de déchets ménagers et où travaillent près d’une quarantaine de salariés.
La direction affiche fièrement sur sa plaquette de communication qu’elle a réalisé depuis son arrivée des travaux de « modernisation complète de la ligne de tri », et d’« amélioration des conditions de travail du personnel ». Mais, s’il y a effectivement eu des travaux, concernant les conditions de travail c’est bien loin d’être une amélioration.
Chez Trinéo, le travail se fait en équipes fixes de matin et de soirée. Les conditions de travail sont épuisantes, car le tri s’effectue le plus souvent debout. En effet il est fréquent que des déchets tombent du tapis, ce qui rend inconfortable le tri en position assise. Et, la vitesse du tapis étant de plus en plus rapide, il est de plus en plus difficile de suivre le rythme, ce qui occasionne fatigue et tendinites.
Comme si cela ne suffisait pas, la direction a ajouté, depuis la modernisation, des tâches supplémentaires à effectuer. Ainsi, alors qu’auparavant il n’y avait que trois tâches de tri à réaliser, il y en a aujourd’hui cinq, sans que le nombre de postes ait été augmenté. Sans compter qu’il n’est pas rare que les absents ne soient pas remplacés. Et cela, même quand la direction est au courant à l’avance de ces absences. Il est évident qu’elle cherche toujours à faire réaliser les mêmes tâches à moins nombreux. Tout cela pour des salaires qui restent plafonnés au smic et qui ne sont un petit peu plus élevés que grâce à diverses primes, d’ailleurs fort maigres.
C’est dans ce contexte que la direction a convoqué le délégué pour sanction. Même si la direction n’a pas donné de motif, il était évident pour tout le monde qu’elle cherchait surtout à sanctionner tous ceux qui contestent sa politique.
Elle a surtout réussi à susciter la colère de bon nombre de salariés. Cela rappelait qu’en 2012, sous la bannière de Veolia, la direction avait déjà dû reculer face à une grève pour la dignité. En effet, à cette période, la direction n’hésitait pas à pratiquer des retenues sur salaire, pour les temps de pause toilettes ou pour les retards dus aux annulations de trains. Mais après huit jours de grève elle avait cédé.
Alors, même si cette fois la direction a indiqué qu’elle maintenait une sanction, elle a dû affirmer qu’il n’y aurait pas de licenciement.
Les salariés savent qu’il leur faudra rester vigilants, mais ils sont fiers d’avoir montré à la direction qu’elle devait aussi compter avec leur mobilisation.