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Sillia – Vénissieux : une fermeture probable
La direction de l’entreprise Sillia à Vénissieux a déposé le bilan le 23 février. Le 1er mars, le tribunal de commerce de Lyon a ouvert une procédure de redressement judiciaire.
Les éventuels repreneurs (peu probables) ont six semaines pour déposer leurs offres. Pour les salariés, ce n’est pas une surprise, ils s’y attendaient depuis longtemps.
En 2012, Bosch avait décidé de transformer une partie de son site de Vénissieux en fabrique de panneaux solaires. Mais dès la fin de l’année il y avait du chômage et, dès mars 2013, Bosch annonçait sa volonté de se désengager de la fabrication des panneaux solaires, qui employait 3 000 personnes, principalement en Allemagne.
La vente de l’usine de Vénissieux a été effectuée en juin 2014. Le repreneur, Sillia, était une petite entreprise bretonne, qui emploie actuellement 130 salariés à Vénissieux et 45 à Lannion. Bosch a mis le prix pour se débarrasser du solaire : vente pour 1 euro symbolique, plus de 15 millions donnés à Sillia, à qui il fait payer un faible loyer. Sillia a repris 128 des 250 salariés de Bosch. Pour les autres, ce furent des préretraites, des mutations à Bosch-Rexroth ou des départs volontaires avec primes importantes.
Les panneaux solaires ne se vendant pas, depuis 2014, il y a eu régulièrement des périodes de chômage technique. Les millions de Bosch ont été vite dépensés et la direction n’a pas obtenu des banques ou de l’État les financements dont elle avait besoin.
Les travailleurs sont en colère. Dès le début, ils ne croyaient pas à l’avenir de cette cession. Ils revendiquaient que Bosch apporte de nouvelles fabrications. Pour un groupe de 390 000 salariés, qui a fait 4,6 milliards d’euros de bénéfices en 2015, il serait possible de partager le travail entre les salariés, si un secteur ne marche pas. Mais ce n’est pas le problème d’un tel groupe richissime, et il faudra le lui imposer.