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- Lutte ouvrière n°2536
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Dans les entreprises
Ateliers du Landy : mouvement contre les suppressions de postes
Aux ateliers SNCF du Landy, en Seine-Saint-Denis, où sont entretenus les TGV du réseau Nord, une bonne vingtaine de postes pourtant prévus à l’organigramme 2016 ne sont toujours pas tenus faute d’embauches.
Pour 2017, la direction n’annonçait que dix embauches, sur les vingt nécessaires pour tenir ces postes. Mais, de plus, elle annonçait par la même occasion une suppression de 39 autres postes d’agents, en prétextant une baisse de charges.
À cette annonce, les organisations syndicales ont déposé des préavis de grève, ceux de la CGT, FO, Unsa de 48 heures toutes les semaines du mercredi au vendredi matin 6 h. Sud, de son côté, proposait de faire 3 heures 59 à chaque prise de service, pour désorganiser la production.
Les pétitions contre ces suppressions ont été largement signées. Mercredi 2 mars, au démarrage de la grève, la direction du Landy restait cantonnée sur ses positions et une quarantaine de cheminots sont allés à la direction régionale interpeller le DRH et apporter les pétitions. Dans cette réunion, chacun a pu exprimer sa rancœur contre cette politique. Les travailleurs ont dénoncé le recours à l’intérim plutôt qu’à l’embauche : ils sont 26 dans ce cas aujourd’hui. Ils ont aussi dénoncé les 26 000 heures supplémentaires en 2016, qui correspondent à 17 postes d’agents. C’est bien la preuve que la charge de travail est déjà trop importante pour les effectifs actuels. Il faut annuler ces suppressions de postes et au contraire embaucher, à commencer par les intérimaires.
Le DRH a courageusement répondu que ces décisions n’étaient pas de son ressort et que c’est maintenant à Lille que les budgets des ateliers du Matériel sont alloués.
Bien que les syndicats CGT, FO et Unsa aient annoncé leur retrait de la grève, celle-ci a continué le lendemain jeudi 3 mars et, même limitée, elle a suffisamment inquiété la direction, qui a cédé par écrit, non sur la suppression des 39 postes, mais sur dix embauches supplémentaires pour couvrir les postes non tenus. Avant de reprendre, les grévistes ont exigé le paiement de cette journée de grève du 3 mars, ce que la direction a accepté.
Le mouvement n’a pas été assez fort pour s’opposer à la suppression des 39 postes en 2017. Mais le fait d’avoir obligé la direction à accepter, en deux demi-journées de grève, vingt embauches au lieu de dix, pour couvrir au moins l’organigramme existant, est à mettre à l’actif des grévistes.