8 mars : vive la lutte des travailleuses08/03/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/03/p6_salaire_femme_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

8 mars : vive la lutte des travailleuses

À l’occasion du 8 mars, il est de bon ton de ressortir quelques petites phrases sur l’égalité homme-femme. Chaque gouvernement peut alors brandir sa loi, son décret, son article allant dans le sens d’une plus grande égalité entre les deux sexes, en particulier au travail.

Illustration - vive la lutte des travailleuses

Les textes de loi s’empilent, en effet, pour une efficacité nulle, quand ils ne sont pas prétexte à une aggravation de la situation. Ainsi, c’est au nom de l’égalité qu’un gouvernement socialiste a rendu légal le travail de nuit des femmes en 2001 !

Les effets de la crise et les mesures du patronat dans la guerre pour le profit continuent de peser plus lourd sur les femmes travailleuses. En moyenne, elles gagnent de 15 à 18 % de moins qu’un homme, à qualification égale. Parmi les huit métiers où le nombre de femmes approche ou dépasse les 90 %, quatre figurent parmi les plus mal payés, aux temps partiels imposés et aux plus grandes amplitudes horaires. Il s’agit du ménage, de l’aide à domicile, de l’assistance maternelle et de la grande distribution.

Ce sont ces travailleuses, qui quittent la maison avant le lever des enfants pour effectuer deux heures de ménage dans les bureaux entre 6 h et 8 h, puis ont deux nouvelles heures de 18 h à 20 h dans d’autres bureaux, parfois à l’autre bout de la ville, et qui tentent de compléter ces quatre heures au salaire minimum comme elles peuvent, en trouvant quelques heures de travail ailleurs, dans la journée.

Ce sont ces aides à domicile, qui permettent à des personnes âgées ou handicapées de continuer à vivre chez elles, qui doivent aller d’un domicile à l’autre, mais dont on a retiré ce temps de déplacement du temps de travail.

Ce sont ces caissières de supermarché, qui ont des contrats à temps partiel imposé de 25 ou 30 heures, mais qui travaillent de 11 h 30 à 14 h 30, puis de 18 h à 21 h, avec parfois des temps de trajet depuis leur domicile qui font que leur journée de travail représente plus de dix heures, transport compris, payées six !

Dans ces situations, où les femmes travaillent souvent isolées les unes des autres, il n’est pas facile de s’organiser pour défendre ses droits et riposter. Mais c’est en se battant que des travailleuses du ménage par exemple, ou de la grande distribution, ont pu, ces dernières années, faire reculer leurs patrons qui voulaient leur imposer des cadences infernales ou le travail du dimanche.

Il est vain d’attendre d’une loi qu’elle assure l’égalité aux femmes, tout comme il serait illusoire d’espérer que l’inscription du droit au travail dans la Constitution en garantisse un à tous les chômeurs. Le droit à un travail et à un salaire décents pour les femmes comme pour les hommes devra être imposé au patronat !

Partager