Brésil : pendant les Jeux, la crise politique continue03/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/08/2505.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : pendant les Jeux, la crise politique continue

Les quelques milliers de Brésiliens qui se sont mobilisés pour ou contre Dilma Roussef dans une dizaine de grandes villes, dimanche 31 juillet, ont mis à profit la présence de nombreux journalistes venus pour les Jeux olympiques. Les Jeux n’ont en effet pas arrêté le jeu politique, pas plus que les procès politico-financiers en cours.

Le 29 juillet, l’ancien président Lula, qui gouverna entre 2003 et 2010, a été mis en accusation pour entrave à la justice. On lui reproche d’avoir tenté de faire taire un ex-directeur de Petrobras, la compagnie pétrolière nationale au centre d’un scandale de plus de deux milliards de dollars.

Jusqu’ici, Lula avait esquivé les accusations, malgré de lourds soupçons. Mais il était un maillon faible parmi les dirigeants du Parti des travailleurs (PT) car, n’étant ni ministre ni parlementaire, il relève de la justice ordinaire et non de la Cour suprême. Une autre raison a pu jouer : en 2018 il peut briguer à nouveau la présidence de la République et, bien que sa popularité soit loin des 80 % de naguère, il serait un redoutable concurrent pour la droite.

Quant à Dilma Rousseff, la présidente élue mais suspendue depuis le 12 mai, son jugement commencera devant le Sénat le 29 août. Elle a beau dire que ses prédécesseurs ont présenté leur budget en utilisant la même astuce financière qu’on lui reproche, et que son successeur Temer est un corrompu notoire, alors qu’elle est personnellement honnête, beaucoup de monde veut sa destitution. Elle paiera pour la corruption de son parti le PT, de ses ministres, y compris ceux qui aujourd’hui gouvernent avec la droite.

Car le PT a gouverné avec la plupart des politiciens qui lui ont succédé. Il continue même de collaborer avec eux, faisant avec la droite élire le nouveau président de la Chambre des députés, Roderigo Maia, d’un parti issu du personnel politique de la dictature militaire.

Le PT dénonce maintenant les lois antiouvrières que prépare le gouvernement de droite ayant succédé à Dilma Rousseff, en particulier une réforme qui repousserait l’âge de la retraite pour tous et alignerait celles des femmes sur celles des hommes. Mais ces lois, c’est lui qui les avait préparées et Dilma Rousseff les avait dites urgentes.

Gauche et droite sont aussi corrompues l’une que l’autre, et souvent elles ont mis la main dans le même pot de confiture. Pour les empêcher de se goinfrer, les travailleurs devront s’en prendre aux corrupteurs, aux entreprises et aux capitalistes qui se paient députés et ministres.

 

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