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Leur société
Classement des plus grosses fortunes : la crise, quelle crise ?
Dans le dernier classement des 500 plus grosses fortunes professionnelles françaises cité dans le journal Challenge, Liliane de Bettencourt, l’héritière de l’Oréal, gagne la première place occupée jusque-là par Bernard Arnault, le PDG de LVMH. Elle est désormais la femme la plus riche de France, avec un patrimoine estimé à 31,2 milliards d’euros.
Le patron de LVMH se retrouve deuxième, après avoir occupé la première place depuis 2009. Mais avec une fortune estimée à 30,3 milliards d’euros, on ne peut pas dire qu’il soit sur la paille. Gérard Mulliez et sa famille, propriétaires d’Auchan, occupent la troisième place avec 26 milliards d’euros. La famille Dassault, à la tête d’une fortune estimée à 20 milliards d’euros, reste bien placée, et continue à s’enrichir grâce à la vente des avions Rafale. Le constructeur aéronautique possède 23 % d’Airbus, 25 % de Thalès, 4,7 % de Veolia, 5 % de Biomerieux, et a un pied dans la presse (avec, entre autres, le journal Le Figaro), mais aussi dans l’immobilier.
On peut encore citer Axel Dumas, à la tête d’Hermès et de 22,4 milliards d’euros, Alain et Gérard Wertheimer, patrons du groupe Chanel (16,5 milliards d’euros), François Pinault, propriétaire du groupe de distribution Kering (la Redoute), avec des participations dans le secteur de la presse (avec en particulier le journal Le Point), le luxe et les vignobles, Patrick Drahi, le patron d’Altice, le groupe de télécommunications qui contrôle notamment SFR, ou encore Vincent Bolloré dont la fortune provient surtout des infrastructures portuaires qu’il possède en Afrique de l’Ouest.
La fortune de tout ce beau monde aurait baissé de 4 milliards d’euros du fait de l’instabilité des marchés, c’est-à-dire de la spéculation. Mais cela n’est qu’une paille au regard des 456 milliards d’euros qu’elle représente au total. Ces 500 riches pèsent ainsi plus lourd que le budget de l’État français qui est de 373 milliards d’euros. Et il faudrait d’ailleurs ajouter ceux qui, bien que détenant une fortune colossale, n’apparaissent pas dans ce classement car, telle la famille Peugeot entre autres, ils sont domiciliés fiscalement en Suisse ou dans d’autres paradis fiscaux.
Ces milliards ne tombent pas du ciel. Ils sont tirés de l’exploitation de millions de travailleurs à qui ces capitalistes imposent toujours plus de sacrifices prétextant une crise dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils n’en souffrent pas.