- Accueil
- Lutte ouvrière n°2505
- Pollution automobile : les profits avant la santé
Leur société
Pollution automobile : les profits avant la santé
Une commission indépendante vient de rendre publics ses résultats de dix mois d’enquête. Ils montrent que tous les constructeurs de véhicules sont soupçonnés de tricher allègrement avec les tests de pollution.
En septembre 2015, on apprenait que Volkswagen avait utilisé un logiciel pour truquer les résultats des tests d’émission de gaz de ses moteurs diesel. Suite à cela, le gouvernement français avait constitué cette commission avec des experts scientifiques, des représentants de l’État, des parlementaires et des associations pour vérifier la quantité de gaz polluants et de dioxyde de carbone réellement émise en condition de conduite sur route. 86 véhicules diesel différents ont ainsi été testés. Le résultat est sans appel. Aucune voiture ne respecte la consommation et les émissions de gaz affichées par les constructeurs à partir des tests effectués en laboratoire, il y a même toujours des écarts importants. Ainsi, les valeurs réelles d’émission de dioxyde de carbone sont de 20 à 50 % supérieures à ce qui est avancé par les marques.
Mais le plus notable, c’est que la commission avoue être incapable de certifier que les constructeurs n’utilisent pas de logiciels pour truquer les résultats (comme le faisait Volkswagen). Tout simplement car elle n’a pas eu accès à l’ensemble des logiciels embarqués. Les constructeurs prétextent la nécessité de défendre leurs secrets industriels pour ne pas fournir ces informations. Ils peuvent donc tranquillement annoncer ce qu’ils veulent, sans contrôle.
Certes, Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement, a proclamé qu’elle tiendrait compte de ce rapport, et des tests de pollution plus proches des conditions sur route devraient être mis en place début 2017 à l’échelle européenne. Mais comme la commission l’écrit, « l’absence […] de contrôle de la part des autorités publiques constitue une incitation à la fraude »… Le gouvernement, comme toujours, s’incline devant les volontés du patronat, notamment de l’automobile, d’autant plus que les marques françaises fabriquent beaucoup de véhicules diesel. Et tant pis pour les risques sanitaires.