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- Lutte ouvrière n°2505
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Leur société
Impôt à la source : pour les travailleurs, toujours du racket
En confirmant cet été le lancement du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, le gouvernement semble déterminé à imposer sa réforme.
Comme elle ne devrait être appliquée qu’en 2018, soit après les élections de l’an prochain, il ne prend pas beaucoup de risques quant au mécontentement qu’elle pourrait susciter, car les effets réels du prélèvement à la source n’apparaîtront que plus tard.
Pour répondre à ceux qui disaient que l’employeur saurait tout des revenus de ses salariés, le gouvernement prévoit un dispositif permettant de cacher son taux réel d’imposition derrière un taux standard, quitte à régulariser plus tard avec le fisc. Qu’en sera-t-il réellement ?
Le patronat râle déjà contre le travail supplémentaire que, selon lui, cela donnera au service de comptabilité des entreprises. Il sait se plaindre et obtenir pour le moindre motif une compensation sonnante et trébuchante. Et il se garde bien de rappeler qu’il collecte déjà depuis de très nombreuses années les cotisations finançant différentes branches de la Sécurité sociale, ainsi que l’assurance chômage. Or la Cour des comptes estime que 25 milliards d’euros par an ne sont pas versés aux organismes sociaux. Il en va de même pour la TVA. Selon la Commission européenne, 25 autres milliards payés par les consommateurs n’atterrissent jamais dans les caisses de l’État. Ces impôts indirects, comme la TVA ou les taxes sur les carburants, rapportent d’ailleurs cinq fois plus que l’impôt sur les bénéfices des entreprises et 30 fois plus que l’impôt sur la fortune, et personne dans la population travailleuse ne peut y échapper.
Mais surtout, ce que tout ce débat sur le prélèvement de l’impôt à la source escamote, c’est que les travailleurs ne devraient pas avoir à payer d’impôts. Ils sont à l’origine de toutes les richesses sociales, et leur travail volé finance déjà les profits de la bourgeoisie.
L’État, qui fonctionne avant tout au service des plus riches, est ainsi financé par ceux qu’ils exploitent. C’est là que se situe le vrai scandale.