Orange : contre les suppressions d’emplois29/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2852.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Orange : contre les suppressions d’emplois

La direction d’Orange aurait évidemment préféré que son plan de suppressions de 669 postes dans la branche entreprise reste caché aux salariés jusqu’à son annonce officielle en CSE.

La direction en a été pour ses frais puisque l’information s’est diffusée rapidement dès la semaine précédente, semant inquiétude et colère parmi les salariés.

En effet, cette saignée devrait concerner 30 % des effectifs à court terme. Et elle arrive alors que les équipes sont déjà à bout de souffle avec les successions de départs anticipés et non remplacés des salariés les plus âgés, dans le cadre du plan d’Orange de cessation progressive d’activité.

Des rassemblements de protestation ont donc pu être organisés au moment du CSE extraordinaire du 22 mars, sur les principaux sites concernés du groupe dont Lannion, Bagnolet, Rennes. À Rennes, 180 salariés se sont réunis avec des représentants syndicaux pour mettre en commun leur connaissance de ce plan, que la direction veut réaliser sous forme de rupture conventionnelle collective. En appliquant ce dispositif, qui date des lois Macron de 2017, les patrons peuvent avoir la caution d’organisations syndicales et s’assurer ainsi un relais auprès des salariés. La direction a d’ailleurs déjà commencé le chantage à un plan de départs volontaires unilatéral si aucun accord n’était signé.

Dans les discussions entre collègues, c’est la colère qui l’emporte. Le groupe Orange, avec un bénéfice de plus de 2 milliards qui a triplé en 2022, s’est engagé auprès des actionnaires à augmenter le dividende en 2023 et en 2024. La direction présente une nouvelle fois la facture aux travailleurs en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Plus de la moitié des salariés concernés ayant plus de 50 ans, un départ de l’entreprise dans le contexte actuel de chômage signifierait une situation d’autant plus précaire jusqu’à l’âge de la retraite.

L’assemblée s’est terminée sur une volonté partagée de se retrouver le lendemain nombreux en manifestation et en débrayage, la meilleure façon pour les travailleurs de montrer à la fois aux patrons et au gouvernement qu’ils ne vont pas se laisser faire.

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