Conseil constitutionnel : un recours pour Macron ?29/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P3-2_Pancarte_Fabius_Le_23_mars_a_Paris_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

retraites

Conseil constitutionnel : un recours pour Macron ?

Après la motion de censure, les députés de la Nupes, du RN, l’intersyndicale et même Élisabeth Borne ont fait des observations auprès du Conseil constitutionnel qui pourrait maintenant trancher au sujet de la réforme des retraites.

Illustration - un recours pour Macron ?

Le Conseil constitutionnel peut en effet intervenir à propos d’une loi votée et avoir le dernier mot, après le gouvernement et le Parlement.

Les travailleurs peuvent-ils s’en remettre à une telle institution pour la décision finale concernant la réforme des retraites ? C’est un peu comme si l’agneau demandait au loup de le protéger. Car le rôle de ce Conseil est d’être le garant de la Constitution et donc de l’ordre des capitalistes. À l’exact opposé de la défense des intérêts des travailleurs. Depuis toujours, le Conseil constitutionnel recale toute loi qui écorne même un tout petit peu les intérêts du grand patronat, comme la loi de Hollande qui voulait taxer les hauts revenus des PDG à 75 % en 2012 ou bien taxer de 3 % les dividendes en 2017.

La composition du Conseil même est tout un programme. Il comprend neuf membres, désignés par le président de la République, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. Ils ont, en matière de démolition des retraites, presque tous un CV en béton armé, à commencer par l’ancien Premier ministre Juppé !

Le Conseil constitutionnel est comme le 49.3, une des nombreuses protections mises en place par la bourgeoisie pour encadrer son système prétendument démocratique, masque de sa dictature économique. Pour éviter qu’une loi soit prise en faveur des travailleurs, la classe capitaliste a multiplié les garde-fous. Elle a une mainmise totale sur les principaux médias, ce qui lui permet de façonner en partie l’opinion publique. Elle dénie le droit de vote à une grande partie de la classe ouvrière, celle qui n’a pas la nationalité française, souvent la plus exploitée. Enfin, la population n’a aucun contrôle sur les élus censés la représenter et encore moins sur le personnel de l’appareil d’État.

Le Conseil constitutionnel validera-t-il la loi de Macron ou la retoquera-t-il pour offrir une porte de sortie au gouvernement comme aux directions syndicales ? Quoi qu’il en soit les travailleurs n’ont pas à se fier à ces institutions dites démocratiques qui ont été façonnées par et pour la bourgeoisie.

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