Droit de grève : tentative d’intimidation29/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2852.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Droit de grève : tentative d’intimidation

Le 13 mars, le ministère du Travail a fait passer aux Inspections du travail une note reprécisant les conditions dans lesquelles on peut engager une procédure de licenciement contre un salarié protégé, mandaté d’un syndicat ou élu du personnel, dans le cadre d’une grève.

La note rappelle la validité des procès-verbaux des huissiers, les circonstances sur lesquelles s’appuyer pour justifier un licenciement, telles que : « participation personnelle et active à de graves incidents dans une usine », un « rôle de meneur même sans se livrer personnellement à des violences contre des non-grévistes », « un rôle prépondérant, constant et particulièrement actif […] en procédant à des blocages illicites ».

La CGT a protesté contre cette « tentative de manipulation » présentée comme un simple rappel administratif à des textes connus mais accompagné d’exemples précis pour expliquer comment licencier plus facilement. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, qui vient de se distinguer lors des débats sur la réforme des retraites, a répliqué qu’il ne s’agissait que « d’une mise à jour pour tenir compte des évolutions du droit », en soulignant que « le droit de grève est garanti ».

La ficelle est grosse et le discours bien connu : un peu de bavardage sur le respect du droit de grève, déjà bien limité par divers règlements et autres lois Travail, et des sanctions pour les salariés récalcitrants. La seule nouveauté est le moment de ce rappel à la loi : il a été choisi pour tenter d’intimider les salariés protégés, et à plus forte raison les autres.

Au moment où sa police matraque dans la rue, le gouvernement rappelle que la répression peut frapper aussi dans les entreprises. Autant de menaces dont un mouvement général des travailleurs pourrait faire table rase

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