Villeron – Val-d’Oise : pogrom contre un campement de Roms08/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Villeron – Val-d’Oise : pogrom contre un campement de Roms

« Environ 200 personnes ont manifesté contre la présence d’un camp de Roms dans le bois jouxtant la commune. Ils ont mis en fuite les familles installées illégalement, avant d’entrer en nombre et de commencer à détruire eux-mêmes des cabanes de fortune. » C’est ainsi que le journal Le Parisien résume ce qui s’est passé dimanche 5 février à Villeron, dans le Val-d’Oise, un village de 2 000 habitants, non loin de l’aéroport de Roissy.

Les manifestants, parmi lesquels des jeunes au crâne rasé et munis de grosses chevalières, sont rapidement passés des invectives aux actes, s’en prenant aux cabanes à l’aide de planches et de barres. Tout cela s’est produit sans que la police, présente en nombre, n’intervienne en quoi que ce soit. Autant dire qu’elle était là pour protéger les agresseurs.

C’était la deuxième manifestation organisée par le maire du village contre le campement de Roms, et elle était autorisée par la préfecture du Val-d’Oise. Le maire a ensuite envoyé une pelleteuse pour finir de détruire les baraquements et creuser une tranchée destinée à empêcher les Roms de revenir.

Des familles et des enfants qui s’enfuient apeurés, de maigres abris rasés : c’est à un véritable pogrom que s’est livrée là une horde de voyous. Le maire, qui avait demandé une expulsion mais trouvait que la procédure était trop longue, a déclaré avec cynisme à propos de cette évacuation forcée : « La stratégie, ce n’est pas de discuter, mais d’être acteur. »

Des propos et des slogans racistes proférés par certains politiciens à la terreur violente contre des populations immigrées, il n’y a qu’un pas, et cela trouve tout naturellement la complicité de la police et des autorités.

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