États-Unis : satellites espions contre ballon-sonde08/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : satellites espions contre ballon-sonde

Samedi 4 février, l’armée américaine a finalement abattu le ballon chinois qui survolait son territoire, au terme d’une dramatisation orchestrée par les dirigeants de Washington. Le secrétaire d’État, Antony Blinken, a annulé sa visite prévue en Chine, donnant à cet épisode un caractère de crise diplomatique.

S’agissait-il d’une affaire d’espionnage ou simplement d’un ballon recueillant des données météorologiques, comme l’a affirmé la Chine ? En tout cas, les dirigeants chinois ont présenté leurs excuses pour le survol du territoire américain, alors même que le ballon se trouvait à une altitude très élevée ne faisant pas partie de l’espace aérien des États-Unis.

Cette affaire pourrait prêter à sourire, surtout si on se souvient des révélations sur les moyens mis en œuvre, notamment par la NSA, pour intercepter les conversations téléphoniques et les échanges par mails à l’échelle mondiale. Aux « grandes oreilles » des États-Unis s’ajoute leur capacité d’observer et de surveiller en permanence la planète entière grâce à leurs nombreux satellites, aux capacités sans commune mesure avec un malheureux ballon. À ce jour, aucun président américain n’a présenté d’excuses à qui que ce soit pour cet espionnage généralisé et totalement avéré.

Cette affaire s’inscrit en fait dans la politique de pression, voire de tension, menée par les dirigeants de l’impérialisme américain contre la Chine, considérée comme un État devenu trop puissant à leurs yeux, suffisamment pour leur tenir tête. Et, dans cette nouvelle guerre froide, selon les termes des commentateurs, ils ne se contentent pas d’envoyer des ballons. La puissance américaine repose sur un budget militaire de plus de 850 milliards de dollars, contre 250 milliards pour celui de la Chine. Les États-Unis viennent également de négocier l’occupation de quatre nouvelles bases militaires aux Philippines, en plus des cinq déjà utilisées. En effet les tensions autour de Taïwan persistent, et les États-Unis concentrent des forces militaires de plus en plus importantes autour de cette île, qu’ils soutiennent face à la Chine.

La nature de ces ballons – un deuxième aurait été repéré au-dessus de l’Amérique latine – importe peu aux dirigeants américains. Ils s’en sont servis pour mener une opération de propagande antichinoise. Biden ne laisse passer aucune occasion de se poser en chef d’État capable de protéger sa population contre une prétendue menace chinoise. Mais tout cela contribue aussi à préparer les esprits et la population des États-Unis à l’escalade guerrière dans laquelle l’impérialisme engage de plus en plus l’humanité.

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