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BNP Paribas : pas de crise pour les banquiers
La banque BNP Paribas a dépassé les dix milliards d’euros de bénéfices en 2022, en hausse de 7,5 % sur un an. Pour les trois ans à venir, elle envisage une croissance annuelle moyenne de 9 %. Tout va bien pour ses actionnaires, comme le dit son directeur général.
La BNP a conforté ses fonds en vendant une filiale américaine pour quatre milliards d’euros, une excellente plus-value. Elle continue à investir dans des valeurs sûres telles que les plus grands secteurs industriels, comme TotalEnergies ou l’italien ENI : ce sont les plus gros énergéticiens qui sont techniquement capables de développer les énergies vertes, affirme-t-elle aux ONG qui l’attaquent sur la destruction de l’environnement. Et, de toute façon, arrêter de financer ce secteur signifierait, selon la direction du groupe, s’attaquer à bien d’autres entreprises « qui jouent un rôle clé dans les approvisionnements énergétiques de l’Europe ». On peut ajouter : et dans les énormes profits qui font de BNP Paribas la première banque européenne.
La banque ne déplore que la moindre rentabilité, selon elle, de quelques secteurs : le crédit à la consommation, plus risqué, et le crédit auto, tous deux plus chers pour l’emprunteur moyen accablé par l’inflation, les bas salaires et la hausse des taux d’intérêt. Mais le groupe a trouvé, en interne, la parade à ce manque à gagner : un plan de départs « volontaires », c’est-à-dire de licenciements, a été annoncé en décembre 2022.
Investir dans les plus grosses entreprises, prêter surtout aux riches et économiser sur les salaires en jetant des travailleurs à la rue : voilà des recettes classiques pour être premier dans le monde capitaliste.