Fusillés pour l’exemple : l’État prêt à recommencer08/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fusillés pour l’exemple : l’État prêt à recommencer

Jeudi 2 février, le Sénat a rejeté la proposition de loi d’un député LFI visant à réhabiliter 639 soldats français, fusillés « pour l’exemple » pendant la Première Guerre mondiale, pour désobéissance militaire.

Ne pas entendre un ordre donné, se perdre après une bataille, être soupçonné d’automutilation, être tiré au sort après une désobéissance collective : de tels motifs suffisaient pour être collé au poteau et fusillé. L’objectif des généraux de l’armée française n’était pas tant de punir le prétendu fautif que de terroriser tous les soldats.

Le caractère criminel de ces exécutions a été cent fois démontré. Mais selon les parlementaires, et même à un siècle de distance, ces hommes ont mérité leur sort, et il n’est pas question de les réhabiliter. Les vraies raisons du refus ont été données en janvier 2022, lors de l’examen du projet de loi, quand une députée macroniste a déclaré : « Si beaucoup de soldats ont été exécutés pour de mauvaises raisons, certains d’entre eux avaient déserté deux voire trois fois. Déclarer innocent un mutin serait une négation du devoir militaire, et reviendrait à admettre que la défense nationale n’est pas une obligation pour les citoyens. »

Au moment où l’État français prépare à coups de milliards ses prochaines sales guerres, ses dirigeants affirment leur solidarité avec leurs prédécesseurs qui enrôlèrent de force des millions de travailleurs pour défendre les intérêts de la bourgeoisie française.

Partager