Leur société

Salaires, emplois : un même combat

Les dirigeants de la CGT et de Sud, ont programmé des journées d’actions à la rentrée de septembre. C’est bien le moins.

Les directions des deux centrales ont attendu le discours de Borne pour s’exprimer. Comme s’il pouvait y avoir une surprise dans la politique du gouvernement ! Celle-ci est fondamentalement une réponse aux demandes du patronat de faire payer la crise aux travailleurs pour protéger leurs profits. Mais les directions syndicales veulent maintenir l’apparence du dialogue social, c’est-à-dire l’illusion qu’avec leurs négociations, elles peuvent infléchir la politique gouvernementale ou patronale.

Les dirigeants syndicaux ont prévu non pas une seule mais deux journées d’action différentes. Une le 22 septembre sur la question du manque de personnel soignant, et une autre le 29 septembre sur le pouvoir d’achat. Pourtant, tous les travailleurs, quel que soit leur statut, leur fonction, leur patron, se font voler 100, 150, 200 euros par mois à cause de la hausse des prix. Alors, pourquoi diviser les forces ? C’est contraire aux intérêts du monde du travail. C’est contradictoire aussi avec la nécessité de montrer que la classe ouvrière en étant unie a les moyens de faire reculer le patronat et le gouvernement.

Par ailleurs, pourquoi dissocier la question des salaires et celle du manque de personnel soignant ? D’un côté, aider les patrons à maintenir des salaires très faibles permet de protéger leurs profits. De l’autre, faire des économies sur la santé comme sur l’éducation, les transports en commun, permet entre autres au gouvernement de trouver les milliards qu’il déverse dans les caisses des entreprises et des banques. La classe ouvrière a besoin d’un plan de combat d’ensemble contre l’ensemble de cette politique.

Enfin, sur le sujet crucial des hausses de salaire, la direction de la CGT met systématiquement en avant 6 % d’augmentation, au lieu de revendiquer, comme elle le faisait parfois, 300 euros ou plus, pour tous. Revendiquer des hausses de salaire en pourcentage n’est pas neutre, car cela favorise les plus hauts salaires et non les plus faibles, ceux des aides à domicile, des femmes à temps partiel, des ouvriers sur chaîne. Ces augmentations en pourcentage maintiennent la hiérarchie salariale par laquelle les patrons divisent les travailleurs.

À l’inverse de ce que distillent les directions des confédérations syndicales, revendiquer des augmentations uniformes et montrer toujours ce qui unit le monde du travail, au-delà des secteurs, des statuts, des métiers, est indispensable. Car, en fin de compte, c’est le rapport de force entre l’ensemble des travailleurs et le patronat rangé derrière son État qui sera déterminant pour changer notre sort.

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